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L’agriculture biologique 2024.

الجيرياL’agriculture biologique est un système de production agricole basé sur le respect du vivant et des cycles naturels, qui gère de façon globale la production en favorisant l’agrosystème mais aussi la biodiversité, les activités biologiques des sols et les cycles biologiques.
Pour atteindre ces objectifs, les agriculteurs biologiques s’interdisent (et excluent réglementairement) l’usage d’engrais et de pesticides de synthèse, ainsi que d’organismes génétiquement modifiés.
Les agriculteurs qui pratiquent ce type d’agriculture misent, par exemple, sur la rotation des cultures, l’engrais vert, le compostage, la lutte biologique, l’utilisation de produits naturels comme le purin d’ortie, et le sarclage mécanique pour maintenir la productivité des sols et le contrôle des maladies et des parasites.
Définie depuis les années 1920, l’agriculture biologique est organisée à l’échelle mondiale depuis 1972 (International Federation of Organic Agriculture Movements – IFOAM) et reconnue dans le Codex alimentarius depuis 1999. À ce titre, il s’agit de l’une des formes les plus anciennement organisées d’agriculture durable[2]. Au sein de ces dernières, l’agriculture biologique se caractérise notamment par le fait que l’épithète « biologique », ou son abréviation « bio » impliquent une certification attribuée correspondant à des normes et à des cahiers des charges, et que le mot est, souvent, légalement protégé. Plusieurs labels internationaux de reconnaissance pour ce type d’agriculture ont été définis, dont le Label AB en France. Dans le monde, environ 31 millions d’hectares sont consacrés à l’agriculture biologique.
Les labels
L’agriculture biologique est réglementée au niveau international et définie légalement par de nombreux pays. Ces réglementations sont généralement basées sur les normes de la Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique (IFOAM), association internationale coordonnant les organisations actives dans le secteur bio. Les cahiers des charges des Labels ne portent pas sur la qualité des produits, mais sur le respect de l’environnement. On parlera aussi d’achats durables pour les clients (entreprises, entités publiques et particuliers) achetant des produits biologiques.
Fondements
Le mouvement de l’agriculture biologique s’est constitué en réaction à l’avènement de l’agrochimie, au milieu du XIXe siècle, et surtout au développement de l’usage des engrais minéraux issus de la chimiosynthèse, dans les années 1930.
On considère usuellement comme ses fondateurs Albert Howard, Rudolf Steiner, Hans Müller (de) et Maria Müller (de), Hans Peter Rusch (de), Masanobu Fukuoka, pour ne citer qu’eux.
L’apparition de l’agriculture biologique s’accompagne de nombreuses critiques sur l’évolution de la pratique agricole. Sont notamment critiqués :
* L’abandon d’une vision holistique (ou holiste) de la Nature et de la croyance en une Nature bienveillante,
* Le rejet des pratiques traditionnelles et du rôle prépondérant de l’humus (notamment chez Howard et Fukuoka),
* La dégradation des liens sociaux et des libertés paysannes, suite aux restructurations du XIXe siècle et au développement des grands groupes agro-industriels (Müller),
* Le développement d’une vision réductionniste et utilitariste du monde aux dépens d’une relation plus spirituelle avec celui-ci, et le désenchantement qui accompagne ce rapport au monde (Steiner, Fukuoka),
* L’autorité d’une science agronomique confinée au laboratoire et détachée des réalités du terrain (Howard, Fukuoka),
* La prédominance des intérêts financiers et commerciaux dans la conception des exploitations agricoles et dans les développements technologiques, généralement aux dépens de la fertilité du sol (Howard, Müller, Fukuoka).

Le rejet des produits de synthèse dans la production agricole et la volonté de produire des aliments de bonne qualité ne constituent ainsi, historiquement, que les aspects les plus superficiels du mouvement.
Comme équivalent anglophone (Organic farming), l’expression francophone Agriculture biologique apparue vers 1950 est, au sens littéral, un pléonasme car il n’existe pas d’agriculture non biologique ou non-organique. Mais elle a été choisie pour différencier cette agriculture des systèmes de production agricoles faisant appel aux intrants chimiques (engrais), aux pesticides dits « phytosanitaires » (tels que herbicides, insecticides ou fongicides, hormones de synthèses, antiparasitaires…), car polluants pour la santé et l’environnement et ne participant pas à ce que l’on appellera par la suite une agriculture durable.
Bien que l’utilisation massive de la chimie en agriculture soit relativement récente, on la désigne souvent comme agriculture conventionnelle face à l’agriculture biologique.
L’agriculture biologique est en plein développement et comprend tout un éventail de techniques destinées à augmenter le rendement des cultures et de permettre leur développement de manière naturelle et plus efficace.
Mises en œuvre [modifier]
L’agriculture conventionnelle compense le prélèvement des nutriments du sol par l’adjonction d’engrais de synthèse, et lutte contre les insectes, mousses et végétaux concurrents à l’aide de pesticides de synthèse. L’agriculture biologique rejetant ces moyens de production, d’autres techniques sont préférées. Entre autres :
* La lutte biologique protège les cultures des parasites, et des insectes ravageurs, par exemple par l’emploi d’insectes entomophages,
* Les cultures associées, en combinant plusieurs espèces végétales sur une même parcelle, limitent la prolifération des parasites et ravageurs, et permet parfois des gains de productivité.
* La permaculture propose un ensemble de méthodes pour planifier les cultures de manière à exploiter au mieux les conditions climatiques et géographiques locales, et à maximiser les interactions positives entre les cultures,
* L’agroforesterie intègre les arbres aux exploitations agricoles,
* Les techniques culturales simplifiées limitent le travail du sol,
* Le semis direct sous couvert permet de restituer au sol les nutriments prélevés, d’entretenir les bactéries permettant leur assimilation par les plantes, et de limiter le développement des adventices,
* Le compostage et le paillis permettent de restituer les nutriments prélevés au sol, de limiter les méfaits des intempéries, et d’entretenir le développement de l’humus.
* Les purins permettent de tuer les insectes, adventices et parasites, et peuvent également être utilisés comme fertilisants.
* L’agriculture biodynamique prend notamment en compte les cycles lunaires et les mouvements des planètes,
* La micro-agriculture biointensive.
L’agriculture biologique dans le monde
Une Conférence internationale ONU/FAO de mai 2024 sur l’agriculture biologique et la sécurité alimentaire a conclu qu’à l’échelle mondiale, l’agriculture biologique, si elle est soutenue par une volonté politique, peut :
* contribuer à la sécurité alimentaire, dont celle des pays riches également menacés par la crise des énergies fossiles, les changements climatiques et certaines faiblesses de la chaîne alimentaire ;
* atténuer les impacts de nouveaux problèmes, tels les changements climatiques, grâce à une fixation améliorée du carbone du sol et une meilleure résilience ;
* renforcer la sécurité hydrique, par exemple la qualité de l’eau, de moindres besoins en irrigation, la restauration humique du sol, de meilleurs rendements en cas de stress hydrique dû aux aléas climatiques ;
* protéger l’agrobiodiversité, et en garantir un usage durable ;
* renforcer la suffisance nutritionnelle, par la diversification accrue des aliments biologiques ;
* stimuler le développement rural, notamment dans des zones où le seul choix est la main d’œuvre, grâce aux ressources et savoirs locaux.
Le Président de la Conférence a souhaité la constitution d’un réseau international de recherche et de vulgarisation en faveur de l’agriculture biologique et des sciences agroécologiques, en estimant que plus d’argent et moyens publics devraient y être consacrés. Il estime aussi que les mêmes règles devraient être appliquées à tous.
Toutefois, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a fait le point sur la confusion entretenue sur cette conférence et la position de la FAO. En effet, s’il constate que l’agriculture biologique peut contribuer à la lutte contre la faim dans le monde, il n’en reste pas moins que selon lui, seule l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques ou de synthèse, de manière judicieuse, est à même de la combattre.
Production mondiale
Elle dépassait en 2024 les 31 millions d’hectares, avec de fortes variations régionales.
Surface cultivée bio par continent (en millions d’hectares)réf. à confirmer : Amérique du Nord Amérique du Sud Europe Afrique Asie Océanie
2,2 5,8 6,9 0,9 2,9 11,8
Au Québec
Un nombre croissant d’agriculteurs au Québec se tournent vers l’agriculture biologique pour répondre à la demande des consommateurs. Deux organismes de certification agissent officiellement au Québec, l’organisme Québec Vrai et Garantie bio/Écocert.
En Suisse
Le bio a connu un bel essor, en grande partie grâce aux grandes surfaces. Les labels les plus connus sont le « Bourgeon » et IP-SUISSE. Les productions sont contrôlées uniquement par Bio.inspecta (un organisme indépendant) depuis le 1er janvier 2024. Ce label est réputé pour être un des plus stricts d’Europe.
Les Suisses ont dépensé en moyenne 160 CHF en 2024, ce qui fait d’eux les plus gros consommateurs mondiaux de produits biologiques. En 2024, environ 11 % des exploitations agricoles sont certifiées « bio ».
Le marché biologique a commencé à stagner pour la première fois en 2024. On explique ce recul par un cahier des charges trop strict ou encore par les baisses de prix dans les grandes surfaces.
Malgré cela, les responsables du Bourgeon sont restés optimistes lors des 25 ans de Bio Suisse le 18 août 2024 et pensent que la qualité est supérieure et en rapport avec leur prix.
Le 17 septembre 2024, Roland Charrière, directeur suppléant de l’Office fédéral de la santé publique a déclaré que « c’est une erreur de croire que les produits bio sont meilleurs que les produits conventionnels », selon une étude britannique récente, ainsi que sur les conclusions menées par l’OFSP et de l’OFAG.
La Politique Agricole 2024 devra permettre à une exploitation de bénéficier d’un label bio, même si les parcelles ne sont pas toutes cultivées en bio. Bio Suisse, qui détient le label Bourgeon, conteste cet assouplissement.
Dans l’Union européenne
Législation

Au sein de l’Union européenne, le premier règlement sur l’agriculture biologique est entré en vigueur en 1992 (Règlement no 2092/91), suivi en août 1999, de règles relatives à la production, l’étiquetage et l’inspection en matière d’élevage (Règlement no 1804/1999). Les règles de base sont l’interdiction d’utiliser des engrais chimiques et pesticides ou herbicides de synthèse. L’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) est également interdite.
Les produits de l’agriculture biologique bénéficient d’un logo protégé au niveau européen.
Ensuite un "Plan d’action européen en matière d’alimentation et d’agriculture biologiques" a été élaboré par la Commission européenne (COM (2017) 415 final du 10.06.2017). Son but était de définir l’orientation de la politique européenne. Après consultations et débats, il a réuni un consensus des États membres de l’UE pour constituer encore aujourd’hui le socle de la politique européenne pour le bio. Ce plan contient 21 actions concrètes qui sont autant d’objectifs de développement autour de thèmes comme le marché des produits bio, y compris l’information au consommateur, le soutien des producteurs par le développement rural, et l’harmonisation du standard européen -c’est-à-dire le cahier des charges – et des contrôles y afférents.
La réalisation la plus visible de ce plan fut la proposition de la Commission européenne pour un nouveau règlement de l’agriculture biologique en 2024. Après de longs débats entre les États membres, et avec le Parlement européen, celui-ci rendit son avis le 22 mai 2024 (le rapporteur était Marie-Christine Aubert, députée européen Vert française . Un des points les plus épineux des débats concernait les OGM : en effet les OGM sont effectivement strictement interdits en bio et le règlement européen ne prévoit pas de seuil spécifique pour le bio. En conséquence, c’est le seuil applicable en agriculture conventionnelle, qui est de 0,9 %, qui reste d’application pour les produits bio. Au-delà de ce seuil, la règlementation générale oblige à mentionner la présence d’OGM sur les étiquettes, provoquant donc le déclassement automatique de produits bio qui contiendrait accidentellement des substances d’OGM. Cela signifie qu’en cas de contamination à un taux situé entre le seuil de détection (qui est de l’ordre de 0,1 %) et le taux de 0,9 %, un organisme de contrôle n’est pas dans l’obligation de retirer le certificat bio du produit. Les règlements horizontaux européens parlent de présence « fortuite et techniquement inévitable ». Le règlement bio permet aux agriculteurs biologiques, et aux opérateurs de la filière, de se fonder sur l’étiquetage des produits qu’ils emploient pour prouver leur bonne foi, afin de dégager leur responsabilité lorsqu’il n’y a pas eu de négligence de leur part. Le fait qu’il existe un risque théorique de traces d’OGM dans des produits bio a suscité des polémiques, certains y voyant une dérive laxisme de la norme européenne :
Le nouveau règlement no 834/2017 du Conseil remplace l’ancien à partir du 1er janvier 2024. Il en reprend toutes les caractéristiques essentielles, précise quels sont les objectifs et les principes de l’agriculture biologique – qui jouissent désormais une reconnaissance formelle de l’UE – tout en établissant les niveaux de compétences en matière de législation bio : au Conseil des ministres (et au Parlement européen lorsque le Traité instaurera la co-décision) les grands principes et les objectifs, à la Commission les règles détaillées d’application, et aux États membres les contrôles, ou du moins leur supervision, puisque ceux-ci sont généralement délégués à des organismes de contrôle privés. La Commission européenne a fixé les règles d’application détaillées par le règlement no 889/2017 . Le régime particulier des importations de produits de l’agriculture biologique en provenance des pays tiers fait l’objet d’un règlement séparé , la Commission devant progressivement établir des listes d’équivalence entre le standard de l’UE et celui de pays tiers ou celui employé par des organismes de contrôle opérant en dehors de l’UE.
Les réformes de la PAC des années 2024 ont profondément modifié le soutien à l’agriculture européenne. Les agriculteurs sont désormais tenus de respecter certaines normes environnementales de base pour pouvoir bénéficier des aides publiques. Ils sont également soumis au respect du principe de pollueur-payeur. Au-delà des normes de base, ceux qui mettent en œuvre des techniques plus favorables à l’environnement et au respect de la nature – comme l’agriculture biologique – peuvent recevoir une aide supplémentaire, mais cela n’a rien d’automatique. Ce sont les mesures agri-environnementales, qui proposent de rémunérer les agriculteurs souscrivant à des engagements allant au-delà des bonnes pratiques agricoles. En particulier, la pratique de l’agriculture biologique permet de percevoir des primes à l’hectare ainsi que des aides aux investissements. Ces actions devraient tendre à favoriser l’adoption de pratiques d’agriculture biologique, mais elles relèvent de programmes de développement rural(PDR) qui sont décidés par chacun des 27 États membres, (ou des régions). L’ensemble du dispositif des aides au bio est donc très variable d’un pays à l’autre et finalement assez disparate.
Par exemple, les aides à la conversion en Autriche sont de l’ordre de 450 euros par hectare. En France, l’aide est accordée sur une période de 5 ans et varie selon les cultures :
* 100 euros par hectare et par an pour une surface en prairie permanente,
* 200 euros par hectare et par an pour une surface en prairie temporaire, céréales et oléo-protéagineux,
* 350 euros par hectare et par an pour une surface en culture légumière,
* 600 euros par hectare et par an en maraîchage.
Ensuite, en France, les agriculteurs bio peuvent bénéficier d’une aide au maintien. Ces aides sont cumulables avec les aides accordées à l’agriculture conventionnelle. Il existe, de plus, de nombreux programmes locaux d’aides à l’agriculture biologique et un crédit d’impôt réservés aux agriculteurs « biologiques ».
Depuis l’adoption du règlement européen de 1992, de nombreuses exploitations se sont converties à ce nouveau type de production agricole.
Le nouveau règlement européen sur le bio est entré en vigueur en 2024 sans modifier ces dispositifs.

Production

3.9% de la superficie agricole utilisée de l’UE-25 en 2024 (6,5 millions d’hectares) était consacrée à l’agriculture biologique, mais avec de fortes variations de surface selon les pays. Globalement, l’agriculture biologique reste marginale.
Surface (en Bio) par pays : la plus grande était en 2024 en Italie (1,1 million d’hectares, soit 17 % du total de l’UE-25), devant l’Allemagne et l’Espagne (0,8 million d’hectares chacun, soit 13 %).
Pourcentage de la surface agricole utilisée : l’Autriche était en 2024 en tête avec 11,0%, suivie de l’Italie (8,4 %), la République tchèque et la Grèce (7,2 % chacun). Les taux les plus faibles étaient mesurés à Malte (0,1 %), Pologne (0,6 %) et Irlande (0,8 %).
Pourcentage des exploitations en bio, dans l’UE25 : 1,6 % en 2024
Surface moyenne des exploitations bio dans l’UE-25,en 2024 : elle est supérieure à celle d’une exploitation moyenne conventionnelle. 39 ha par exploitation certifiée biologique, contre 16 ha par exploitation moyenne. Les fermes bio couvrant les plus grandes surfaces étaient en Slovaquie (463 ha par exploitation), en République tchèque (305 ha), au Portugal (148 ha) et au Royaume-Uni (142 ha).
Evolution : pour l’UE-15, la part des cultures cultivées en bio est passée de 1,8 % en 1998 à 4,1 % en 2024. La part de la surface en cours de conversion dans le total des surfaces cultivées en bio, varie fortement, de moins de 10 % au Danemark (1 %), aux Pays-Bas (4 %), en Finlande (8 %) et en Suède (9 %) à plus de 80 % à Malte (100 %), Chypre (87 %) ou en Lettonie (83 %), pays où le développement de la certification bio est plus récent.
Évolution de l’agriculture biologique en Europe 1993 2024 2024
Surface (en millions d’ha) 0,8 5,5 6,3
Nombre d’exploitations 36 080 160 458 175 000

En Allemagne
L’Allemagne est un pays leader dans le domaine de l’agriculture biologique, à la fin de l’année 2024, 5,1% des surfaces cultivés étaient consacrés à ce type de culture, et le chiffre d’affaires des produits issus de l’agriculture biologique s’élevait a presque 4 milliards d’euros. De nombreux labels existent avec des cahiers des charges très différents. La grande écocitoyenneté des Allemands est une des explications du grand développement de l’agriculture biologique.
En Belgique, en 2024
La part belge de la superficie européenne cultivée en bio était de 1,7 %, cultivés sur 22 994 ha, soit 0,4 % de la superficie totale consacrée à l’agriculture biologique.
La taille moyenne des exploitations biologiques était de 31,9 ha/exploitation, à comparer à une taille moyenne de 26,9 ha/exploitation (bio et non-bio). La part de la superficie en cours de conversion dans la superficie totale consacrée à l’agriculture biologique était de 14,0 %réf. à confirmer : [note 1].
En France
En France, l’Association Française pour l’Agriculture Biologique (AFAB), est fondée en 1962. Dans les années 1970, un mouvement sociétal de retour à la nature favorise le développement de modes de productions biologiques.
Le terme agriculture biologique est légalement protégé en France depuis la loi d’orientation agricole du 4 juillet 1980 et le décret du 10 mars 1981, lesquels l’ont définie, et ont fixé les conditions d’homologation des cahiers des charges et précisé les substances pouvant être utilisées dans la production, la conservation et la transformation des produits agricoles dits biologiques.
La consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique a progressé de près de 10 % en moyenne par an depuis 1999, pour représenter 1,56 milliard d’euros en 2024, tandis que la demande annuelle d’aliments conventionnels n’augmentait que de 3,6 %, selon l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique
En 2024, le marché français des produits alimentaires biologiques s’élevait à 1,6 milliard d’euros, le poste le plus important étant celui des fruits et légumes, qui totalise 264 millions d’euros. Mais l’ensemble des produits vendus aux rayons crémerie – produits laitiers (132 millions d’euros), lait (99 millions) et œufs (95 millions) – représentent eux-mêmes 21 % de la consommation des aliments bio, avec un total de 326 millions d’euros.
L’agriculture biologique française représente 8,81% de l’agriculture biologique européenne[28]. Fin 2024, 11 640 exploitations étaient engagées en agriculture biologique, soit 552 824 hectares représentant 2 % de la SAU nationale, dont 53 235 hectares sont en conversion.
En 2024, la Surface agricole utile (SAU) consacrée à l’Agriculture Biologique était de 2.5 %. Le nombre des agriculteurs bio a légèrement augmenté, passant de 10 000 producteurs en 1982 à 11 640 en 2024 et 16 400 en 2024.
Le label Agriculture biologique : les pionniers de l’agriculture biologique en France ont mis plusieurs années à obtenir une reconnaissance officielle du label AB par les pouvoirs publics, acquis en 1993. Le label Agriculture Biologique (Logo AB) est aujourd’hui reconnu par le Ministère de l’Agriculture, un cahier des charges précis définit les règles permettant d’être certifié. Il garantit que l’aliment est composé d’au moins 95 % d’ingrédients issus du mode de production biologique, ne comporte ni colorant chimique, ni arôme artificiel, ni additifs de synthèse, ni agent de conservation chimique et n’a pas été irradié. Plusieurs organismes certificateurs ont l’autorisation de délivrer la certification : Aclave, Agrocert, ECOCERT, Qualité France SA, Ulase, SGS ICS.
Le label Nature & progrès : Nature & progrès est à l’origine en 1970 du premier cahier des charges bio au monde, homologué en 1986 par les pouvoirs publics. La mention « Nature & progrès » intègre, dans une démarche globale, des domaines écologiques, économiques et humains.
L’Image de l’agriculture biologique en France : selon une enquête de l’institut CSA, réalisée fin 2024, pour l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique :
* 90 % des français estiment que les produits AB contribuent à préserver l’environnement ;
* « Près d’un Français sur deux (47 %) consomme des produits biologiques au moins une fois par mois » et « plus d’un sur deux (56 %) se sent proche des valeurs bio ».
* ils achètent leurs produits AB, pour 72 % en grandes et moyennes surfaces, 43 % sur les marchés, 29 % en magasins spécialisés, 22 % auprès d’artisans-commerçants et 22 % directement à la ferme ;
* la majorité des consommateurs de produits AB habitent dans les régions Île-de-France et du pourtour méditerranéen.

Les Réseaux de distribution :
* Distributeurs spécialisés : Biocoop, Biomonde, La Vie claire, Naturalia, Les Nouveaux Robinson, Satoriz ;
* AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (pas exclusivement bio) ;
* Le Réseau des Jardins de Cocagne.
Agriculture biologique et agriculture conventionnelle [modifier]
L’opposition entre ces deux types d’agriculture n’est pas aussi radicale que cela peut apparaître à première vue. D’une part, le cahier des charges de l’agriculture biologique préconise un certain nombre de mesures de gestion qui peuvent s’appliquer en agriculture classique, par exemple la rotation des cultures, ou le délai minimum d’abattage des animaux, qui s’impose aussi pour certains labels de qualité.
D’autre part, l’interdiction de produits chimiques (les cahiers des charges les définissent précisément) n’est pas totale en agriculture bio, elle est plus restrictive, les pyrèthres naturels et la roténone, deux insecticides naturels tirés de végétaux étaient autorisés jusqu’au 10 octobre 2024 , ils ont une biodégradabilité rapide et, s’agissant des pyrèthres, sont moins nocifs qu’un grand nombre d’insecticides issus de la chimie de synthèse. L’usage de la roténone est actuellement contesté, d’abord du fait de son très large spectre, et enfin suite à la découverte du fait que son exposition chronique provoque la maladie de Parkinson chez les rats, et que la banalisation de son emploi coïncide avec l’augmentation de cas de maladie de Parkinson.
Un attracteur/compteur d’insectes
Compteur d’insectes
Les agriculteurs bio préfèrent maintenir les équilibres de la faune auxiliaire (y compris les bousiers nécessaires au recyclage rapide des excréments animaux dans le sols) en favorisant la faune utile et les prédateurs naturels plutôt qu’éliminer indistinctement toute activité animale, même si l’usage autorisé de roténone n’est pas très sélectif.
Un exemple qui n’est plus controversé est celui de la bouillie bordelaise (à base de sulfate de cuivre) utilisée entre autres en viticulture et arboriculture fruitière (pas seulement en agriculture biologique) : elle est autorisée alors que la toxicité du cuivre pour les milieux aquatiques et les sols va conduire à une réduction drastique de son usage, y compris en agriculture classique ; déjà les effets nocifs du cuivre avaient entraîné une diminution des doses de cuivre autorisées et le recours de plus en plus fréquent à d’autres méthodes. Cette évolution constitue une contrainte forte pour la production biologique de vin qui s’appuie, contrairement à la production conventionnelle, quasi exclusivement sur le cuivre pour contrôler Plasmopara viticola, agent du mildiou de la vigne.
L’agriculture bio élimine un certain nombre de risques sanitaires induits par l’usage, ou l’abus de certains intrants chimiques, mais elle introduit des facteurs de risque liés à certaines pratiques :
* l’interdiction de certains fongicides voire certains insecticides chimiques augmente le risque de présence de mycotoxines dans les aliments ;
* l’emploi de fertilisants organiques peut amener des germes pathogènes pour l’homme ; c’est vrai aussi en agriculture classique ;
* l’emploi de médicaments homéopathiques doit être subordonné à une vérification de leur efficacité réelle, c’est pourquoi l’usage ne fait pas consensus parmi les agriculteurs bio.
* l’interdiction d’emploi de désherbants entraîne l’augmentation des travaux culturaux d’où une augmentation de la dépense énergétique par unité produite (en contradiction parfois avec la notion de développement durable).
* les substances d’origines biologique peuvent être dangereuses (par exemple les antibiotiques sont interdits sur les grandes cultures en agriculture conventionnelle, mais les champignons producteurs de ces substances sont autorisés en bio)
L’agriculture biologique a aussi permis de maintenir ou de développer de nombreuses techniques et technologies innovantes dont la plupart se diffusent lentement dans l’agriculture productiviste et possèdent des avantages non négligeables :
* elle supprime la plupart des nuisances liées aux pesticides que ce soit pour les nappes phréatiques ou les eaux de surface, la faune et l’homme ;
* elle diminue les infrastructures d’extraction de matières premières, infrastructures extrêmement polluantes en général ;
* elle utilise beaucoup moins de matériaux issus de la pétrochimie et donc tendrait de ce point de vue à retarder le pic pétrolier ;
* selon une étude contestée de l’écologiste David Pimentel de la Cornell University de New York, elle consomme 30% d’énergie en moins, moins d’eau et pas de pesticides chimiques pour des rendements équivalents.
Un champ en agriculture biologique
Un champ "bio"
Parmi les impacts écologiques et sociaux, avantageux ou non, selon le point de vue :
* elle augmente les prix des produits agricoles ;
* elle améliore la vision qu’a la société de l’agriculture, qui dès lors n’est plus considérée comme polluante ;
* elle augmente le nombre d’actifs par unité de surface et permet de diminuer l’exode rural en améliorant la viabilité à long terme des exploitations et l’image des paysans ;
* elle est très favorable à la biodiversité ;
* son rôle en matière d’érosion est ambivalent, d’une part avec l’utilisation de cultures fixatrices d’azote qui occupent le sol, comme la luzerne, elle freine cette dernière, en revanche l’utilisation quasi obligatoire du labour pour lutter contre de nombreux bio-agresseurs dont les adventices, l’augmente.
De plus, l’agriculture biologique est liée à une préférence pour les productions locales et les circuits courts, soit par les normes (exemple : autoproduction obligatoire d’une part de l’alimentation des animaux), soit par conviction des producteurs, et, de ce fait,
* en relocalisant les productions, elle revitalise le tissu socio-économique local ;
* elle évite des flux de marchandises facteur d’effet de serre ;
Mais ce point est à relativiser: ainsi la France, premier exportateur européen de produits agricoles dont de lait doit importer du lait issu de l’agriculture biologique d’Italie.
Néanmoins, elle se diffuse très lentement dans le milieu agricole professionnel et reste marginale, malgré les aides importantes à la reconversion. Elle trouve la plupart de ses adeptes et défenseurs parmi les néo-ruraux et les mouvements écologistes des villes.
Nombreuses sont les collectivités territoriales à favoriser activement l’agriculture biologique, notamment en imposant l’utilisation de produits issus de l’agriculture biologique dans les cantines.
Aspects nutritionnels
Il est communément admis que l’alimentation issue de l’agriculture biologique est plus saine au niveau nutritif. Cependant, malgré un grand nombre d’études, aucun consensus scientifique ne semble se dégager à l’heure actuelle. Un certain nombre d’études ont été accusées d’être biaisées par des intérêts économiques et idéologiques, en faveur ou en défaveur de l’agriculture biologique.
Si les aliments bios présentent un avantage incontestable par leur très faible teneur en antibiotiques et en pesticides, ils sont davantage exposés au risques de contenir des biotoxines et mycotoxines, parfois toxiques pour l’homme.
Les aliments bios sont également très peu contaminés par les nitrates, mais cela est à pondérer par l’existence d’une controverse sur la toxicité des nitrates.
Une étude britannique commanditée par la FSA (Food Standards Agency), affirme, grâce une synthèse des données sur le sujet des 50 dernières années que d’un point de vue nutritionnel, il n’existe pas de différence notable entre l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle. LA FSA est souvent accusée de défendre les intérêts des gros producteurs et de la grande distribution notamment Sainsbury’s. La Soil Association, affirme que cette étude a pour seul objectif de court-circuiter une étude européenne (Quality Low Input Food) devant être rendue publique à la fin de l’année et dont les conclusions préliminaires[note 2] indiquent que les produits bio contient en moyenne 40% d’antioxydants en plus. Selon son rapporteur : « Cela signifie que manger des légumes bio équivaut à consommer une portion supplémentaire de légumes par jour ».
Rendements de l’agriculture biologique
Les détracteurs de l’agriculture biologique lui imputent un rendement très faible, en particulier du fait de la nécessité de laisser les sols en jachère (en réalité il est plutôt proposé d’y faire pousser alternativement des plantes à forte captation en azote comme le trèfle et d’y faire paître des vaches pour fertiliser le sol).
Cette vision est à relativiser car elle se base sur une vision à court terme et avec de grossières approximations. Par exemple, la statistique souvent citée selon laquelle une transition vers l’agriculture biologique aux États-Unis ne permettrait de produire qu’un quart de la nourriture produite actuellement est basée sur une étude du Département américain de l’agriculture montrant que tout le fumier des États-Unis ne pourrait couvrir qu’un quart des besoins en engrais du pays – mais oublie que l’agriculture biologique ne dépend pas que du fumier. Une étude menée par l’Institut de recherche pour l’agriculture biologique en Suisse a montré que les fermes biologiques avaient un rendement inférieur de seulement 20% aux fermes conventionnelles sur une période de 21 ans car il faut du temps pour qu’un sol lavé par les intrants redevienne fertile. L’agriculture biologique a été comparée à l’agriculture classique dans des études, portant tant sur le riz au Bangladesh, sur l’élevage du mouton en Nouvelle-Zélande, les pommes, le maïs ou le soja aux États-Unis et les cultures de céréales en Suisse. Nombreuses sont les études qui révèlent des rendements similaires pour les produits biologiques et ceux obtenus selon les systèmes classiques. Certaines études indiquent que les rendements biologiques sont de l’ordre de 80 % des rendements classiques ou même de 50 %. Il y a aussi des études qui affirment que les rendements biologiques sont supérieurs aux rendements classiques, certains de 200 à 300 %.
De la même manière contrairement à ce qui est avancé par ses détracteurs, le coût énergétique de l’agriculture biologique ne semble pas supérieur à l’agriculture intensive. Martin Entz, de l’Université du Manitoba, a comparé l’utilisation de l’énergie dans des parcelles de recherche. Il conclut que la production biologique utilisait moins de la moitié de l’énergie utilisée dans la production classique et qu’une grande partie de cette différence était due à l’apport des engrais. De plus, la production classique dégageait de 2 à 2,5 fois plus de CO2 et utilisait de 2,2 à 2,8 fois plus d’énergie que la production biologique. Les systèmes biologiques utiliseraient de façon constante moins d’énergie à l’acre ou à la calorie de produit alimentaire obtenu

Merçi bien un trés bon sujet d’actu

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