PROJET 4
son imaginaire et provoquer trouble et
questionnement chez le lecteur
Le texte fantastique est par nature ambigu et demande à être interprété correctement. Les auteurs ont donc souvent recours à des techniques narratives qui conditionnent le lecteur. Les textes courts (contes et nouvelles) qui permettent de maintenir la tension dramatique sont privilégiés. Il est souvent fait appel à un narrateur, parfois redoublé d’un second narrateur qui introduit le récit et le met à distance.
Le lecteur du texte fantastique se retrouve face à un choix paradoxal : soit il fait confiance au narrateur et accepte la version « surnaturelle », et alors le texte devient évidemment une fiction ; soit il préfère une explication « rationnelle » qui ramène le texte dans le champ du réalisme, mais alors il doit mettre en doute la crédibilité du narrateur.
REDIGER UNE NOUVELLE FANTASTIQUE
.
• LANCEMENT DU PROJET (Mise en Place du Projet ): (1 séance).
Présenter en classe l’intitulé du Projet sous forme de Situation Problème :
OBJET D’ETUDE :
*visée: représentation singulière d’un monde
*Rapport histoire / narration
*Dramatisation et visée.
Séquence n°1 :
Introduire le fantastique dans un cadre réaliste.
Activité de lecture:
* Le point de vue du narrateur
* Les rythmes du récit: accélération, pause et ralentissement
* La gradation et les procédés de dissimulation
Syntaxe :
*les temps du récit (imparfait / passé simple)
Lexique :
*lexique spécifique au récit (celui du fantastique)
*lexique des sentiments
Activité d’écriture
*Réiger un paragraphe qui termine une nouvelle (situation finale)
*Continuer la rédaction d’une nouvelle en cédant la narration au personnage
Activité de l’oral :
*Raconter une expérience (un phénomène étrange).
Séquence n°2 :
Exprimer son imaginaire dans une nouvelle fantastique.
Activité de lecture :
* Les indices et les informants
* Evolution de la description des actants
et du décor
*L’introduction et la chute du récit
Suntaxe :
*les procédés de caractérisation
– les adjectifs
– la relative
– le complément du nom.
Lexique :
* Les indices spatio-temporels
*le schéma actantiel.
* les termes de caractérisation (adjectifs)
Activité d’écriture
*faire grossier les traits d’une personne
*produire trois descriptions de personnes en variant le point de vue
Activité de l’oral :
*dresser le portrait d’une personne.
Séquence n°3
Comprendre l’enjeu de la nouvelle fantastique.
Activité de lecture :
*Structure complexe de la nouvelle
-les prolepses et les analepses
– le récit et le(s) récit(s) encadré(s)
Syntaxe :
*la comparaison et la métaphore.
Lexique :
*le narrateur (ses formes)
*les indices temporels
Activité d’écriture
Imaginer une autre fin à une histoire
Activité de l’oral :
* résumer oralement une nouvelle (raconter)
Thèmes : Réflexion sur les arts: Théâtre, Cinéma, Musique, Peinture
.
LA PROBLEMATIQUE :
Anticiper sur le contenu et la forme du Document à produire :
– Qu’est- ce qu’un récit ? (Par opposition au discours, raconter, narrer….)
– Quels sont les différents types de récits que vous connaissez ? (Fait-divers- roman- B-D – film…)
– Quelles sont les catégories importantes des récits ? (Réels et fictifs)
Déterminer le contexte de communication :
– Prévoir des groupes de deux à trois élèves pour la rédaction d’une nouvelle à la fin du dossier.
– Celle-ci sera destinée à la lecture en classe puis élire la meilleure à remettre à la bibliothèque du lycée.
Déterminer l’Intention de Communication ainsi que le Discours Dominant dans la nouvelle :
Le discours historique associé au discours explicatif et objectif (dates, lieux, noms, etc.) dans la présentation d’un fait d’histoire ; le discours argumentatif dans la présentation du combat d’un héros (bravoure, engagement, sacrifice, etc.) ; le discours narratif dans les témoignages d’une personne qui raconte ses fait et gestes (au style direct) durant une bataille par exemple.
Fiche technique du Projet :
1. Mise en place de l’intitulé du Projet :
Formulation et Problématisation en classe des termes du Projet.
2. Mise en route :
• Evaluation Diagnostique pour sensibiliser l’élève aux caractéristiques d’une nouvelle fantastique.
• Expression Ecrite.
3. Mise en œuvre : lancement des séquences d’apprentissage.
La séquence 1 : Introduire le fantastique dans un cadre réaliste.
La séquence 2 : Exprimer son imaginaire dans une nouvelle fantastique
La séquence 3 : Comprendre l’enjeu de la nouvelle fantastique.
Finalisation du Projet : présentation des nouvelles réalisées en groupes.
4. Evaluation Somative.
Nouvelle
La nouvelle est un genre littéraire qui se caractérise par sa brièveté, sa concision (toutes descriptions ou actions devant tendre vers la chute), son nombre restreint de personnages, une intrigue ou une fin surprenante. Elle comporte impérativement un titre qui ajoute du sens à l’intrigue.
EVALUATION DIAGNOSTIQUE
OBJECTIF :
• Sensibiliser l’élève aux caractéristiques d’une nouvelle fantastique.
Texte : LE NEZ p169
Ce texte présente la situation initiale de la nouvelle intitulée Le Nez. Il illustre une caractéristique du récit fantastique.
Le 25 mars, un événement tout à fait étrange s’est produit à Saint-Pé¬tersbourg. Le barbier Ivan Iakovlévitch, demeurant avenue Voznessenski (le souvenir de son nom de famille est perdu et son enseigne même ne porte rien de plus que la tête d’un monsieur au visage barbouillé de savon et l’inscrip¬tion : Ici on pratique aussi la saignée), le coiffeur Ivan Iakovlévitch s’éveilla d’assez bonne humeur et sentit l’odeur du pain chaud. Se soulevant à demi sur son lit, il vit que son épouse, une dame assez respectable et qui appréciait beaucoup le café, retirait des pains du four.
-Aujourd’hui, Prascovia Ossipovna, je ne prendrai pas de café, dit Ivan Iakovlévitch ; je mangerai plutôt du pain chaud et de l’oignon (Ivan Iakovlé¬vitch se serait volontiers régalé de café et de pain frais, mais il savait qu’il était inutile de demander deux choses à la fois : Prascovia Ossipovna n’ad¬mettait pas ces fantaisies).
« Il n’a qu’à manger du pain, l’imbécile ! Songea la dame ; tant mieux pour moi : il me restera plus de café ».
Et elle lança un pain sur la table.
Soucieux des convenances, Ivan Iakovlévitch enfila son habit pardes¬sus sa chemise et s’étant installé à table, il éplucha deux oignons, les saupou¬dra de sel, prit en main son couteau et, la mine solennelle, se mit en devoir de couper le pain. L’ayant partagé en deux, il aperçut à son grand étonnement une masse blanchâtre dans la mie ; il piqua la chose avec précaution du bout de son couteau, puis la tâta du doigt :
« C’est dur, se dit-il ; qu’est-ce que cela pourrait bien être ? »
Il plongea ses doigts dans la mie et en retira….un nez ! Les bras lui en tombèrent. Il se frotta les yeux et palpa l’objet : oui, c’était bien un nez. Et de plus, un nez qu’il lui semblait connaître. La terreur se peignit sur le visage
D’Ivan Iakovlévitch. Mais cette terreur n’était rien auprès de la colère qui s’empara de son épouse.
– Où as-tu coupé ce nez, animal ? s’écria-t-elle furieuse. Canaille ! Ivrogne ! Je vais te livrer à la police, brigand ! J’ai déjà entendu trois clients se plaindre que tu tirais tellement sur leur nez en leur faisant la barbe que tu as failli le leur arracher.
Cependant Ivan Iakovlévitch était plus mort que vif : il avait reconnu ce nez, qui n’était autre que le nez de l’assesseur de collège Kovaliov qu’il rasait chaque mercredi et chaque dimanche.
N. Gogol, le Nez (1835),
Trad. Française, Ed. Flammarion, coll. « GF Junior », 1995.
Important à savoir :
Un début réaliste.
La situation initiale du récit fantastique commence par évoquer une réalité quotidienne et familière. Ce procédé rassure le lecteur pour mieux le perturber. Le personnage lui-même est un être banal, sans qualités exceptionnelles, contrairement aux héros des contes et des romans d’aventures. Dans ce cadre réaliste, un phénomène surprenant peut être perçu comme susceptible de recevoir une explication rationnelle, à la différence du phénomène fantastique qui n’est jamais élucidé. Dans le conte, le merveilleux ne cause pas de perturbation : il est accepté comme allant de soi.
Les questions :
QUESTIONS POSSIBLES REPONSES EVENTUELLES.
– Après votre première lecture du texte, quel est point de vue narratif (climat, genre) qui se dégage au début du texte ?
– Un profil réaliste.
– Quels sont les éléments qui le montrent ? – Les circonstants : date, lieu, les personnages, les noms et les rôles. En somme une situation quotidienne banale.
– Justement qu’est-ce qui fait la banalité de la situation initiale ? – Un coiffeur vivant avec sa femme, qui se lève le matin et prend son petit déjeuner.
– Par rapport à un récit fictif, les personnages de ce récit ont-ils quelque chose d’exceptionnel ? – Non, ils sont des gens « normaux », comme tout le monde.
– Quel est le registre de langue dominant ? – Courant et familier.
– Avant de parler de la découverte du nez, quelle est la situation créée par le narrateur ? – Une situation de tension et d’interrogation.
– Quels sont les éléments qui le montrent ?
– Il aperçut, à son grand étonnement, une masse blanchâtre, la chose, avec précaution, (prudence, on connaît pas cet objet) tâta du doigt, c’est dur, interrogation : « Qu’est-ce que ça pourrait être ? »
– Et au niveau des temps des verbes ?
– Quelles sont leurs valeurs ? – Emploi du conditionnel= l’incertitude.
Le passé simple : faits successifs/ accomplis
– Quelle en est la conséquence sur le rythme du récit ? – Intrusion d’un fait étrange dans une situation réaliste.
– Relevez les termes et expressions qui dénotent la grande surprise d’Ivan. – Les bras lui en tombèrent.
– Il se frotta les yeux.
– Palpa l’objet.
– C’est bien un nez ! – Cela signifie qu’il ne rêvait pas, c’est bel et bien un nez !
– A quel moment a-t-il été terrifié ? – Lorsqu’il lui sembla connaître le propriétaire du nez. « Il était plus mort que vif »
– A cet instant crucial, quelle a été la réaction de son épouse ?
– Elle se mit en colère.
– Elle menace son mari de le dénoncer pour un acte
qu’il aurait commis, de plus, il avait des
antécédents.
– Etait-elle perturbée par cette situation insolite ? Pourquoi ? – Non ! Parce qu’elle avait déjà entendu trois clients se plaindre de son mari.
– Quel rôle joue l’articulateur
CEPENDANT ? C’est l’entraînement d’une situation surprenante hors de la norme connue,
inhabituelle, irrationnelle. (le nez dans le pain)
dans une situation réaliste, vraie- il reconnut que c’était de nez du client KOVALIOV.
Expression écrite :
Imaginez deux suites possibles à ce récit, l’une proposera une explication rationnelle de cet événement, l’autre une explication surnaturelle
Mise en Œuvre du Projet :
La Séquence 1 :
La séquence 1 : Introduire le fantastique dans un cadre réaliste.
Les Compétences ciblées :
Compréhension de l’Ecrit et de l’Oral.
Activité de lecture:
* Le point de vue du narrateur
* Les rythmes du récit: accélération, pause et ralentissement
* La gradation et les procédés de dissimulation
Production de l’Oral et de l’Ecrit.
Activité d’écriture
*Rédiger un paragraphe qui termine une nouvelle (situation finale)
*Continuer la rédaction d’une nouvelle en cédant la narration au personnage
Activité de l’oral :
*Raconter une expérience (un phénomène étrange).
Activités de langue.
Syntaxe :
*les temps du récit (imparfait / passé simple)
Lexique :
*lexique spécifique au récit (celui du fantastique)
*lexique des sentiments.
1) LECTURE – EXPRESSION.
a) Observation du texte –Hypothèses de sens.
b) Lecture silencieuse.
LA MAIN.
Texte p 172 du livre de l’élève.
On faisait cercle autour de M. Bermutier, juge d’instruction qui don¬nait son avis sur l’affaire mystérieuse de Saint-Cloud. Depuis un mois, cet inexplicable crime affolait Paris. Personne n’y comprenait rien.
M. Bermutier, debout, le dos à la cheminée, parlait, assemblait les preuves, discutait les diverses opinions, mais ne concluait pas.
Plusieurs femmes s’étaient levées pour s’approcher et demeuraient debout, l’oeil fixé sur la bouche rasée du magistrat d’où sortaient les paro¬les graves. Elles frissonnaient, vibraient, crispées par leur peur curieuse, par l’avide et insatiable besoin d’épouvante qui hante leur âme, les torture comme une faim.
Une d’elles, plus pâle que les autres, prononça pendant un silence:
– C’est affreux. Cela touche au «surnaturel». On ne saura jamais rien.
Le magistrat se tourna vers elle:
– Oui, madame, il est probable qu’on ne saura jamais rien. Quant au mot «surnaturel» que vous venez d’employer, il n’a rien à faire ici. Nous sommes en présence d’un crime fort habilement conçu, fort habilement exécuté, si bien enveloppé de mystère que nous ne pouvons le dégager des circonstan¬ces impénétrables qui l’entourent. Mais j’ai eu, moi, autrefois, à suivre une affaire où vraiment semblait se mêler quelque chose de fantastique. Il a fallu l’abandonner, d’ailleurs, faute de moyens de l’éclaircir.
Plusieurs femmes prononcèrent en même temps, si vite que leurs voix n’en firent qu’un:
– Oh! Dites-nous cela.
M. Bermutier sourit gravement, comme doit sourire un juge d’instruc¬tion. Il reprit:
– N’allez pas croire, au moins, que j’aie pu, même un instant, supposer en cette aventure quelque chose de surhumain. Je ne crois qu’aux causes nor¬males. Mais si, au lieu d’employer le mot «surnaturel» pour exprimer ce que nous ne comprenons pas, nous nous servions simplement du mot «inexpli¬cable», cela vaudrait beaucoup mieux. En tout cas, dans l’affaire que je vais vous dire, ce sont surtout les circonstances environnantes, les circonstances préparatoires qui m’ont ému. Enfin, voici les faits: [….]
Guy de Maupassant, La main, 1883 •
FAIRE LE POINT.
Dans un récit cadre s’insère un autre récit à l’intérieur duquel on trouve une autre histoire – récit enchâssé ou emboîté – racontée par un narrateur relais. Ce récit dans le récit constitue parfois un enseignement ou une source de réflexion pour ceux à qui ils sont racontés, à chaque niveau du récit.
Compréhension : extrait n° 1 de « la main » p 172
Guy de Maupassant, La main, 1883:
Etude de l’intrigue et l’absence de chute dans la nouvelle fantastique.
Avez-vous déjà entendu parler de cet auteur ? A quelle époque a-t-il vécu ?
En parcourant l’introduction de ce récit, à quel type de situation nous guident certains éléments du texte ? (Affaire judiciaire mystérieuse, crime inexpliqué et inexplicable…)
b) Questions de compréhension et de synthèse.
c) Remplissez le tableau.
lieux
Expressions temporelles. Personnages et fonctions Présence du narrateur.
Au tribunal.
Paris.
Le dos à la cheminée. Depuis un mois.
Autrefois. Mr BERMUTIER
Juge d’instruction.
Des femmes. Oui.
On faisait cercle (…)à
Lexique appréciatif.
(inexplicable crime)
Relevez dans le texte le champ lexical relatif à la peur.
(Frissonner, -peur curieuse- vibrer, crispé, l’épouvante, pâle, Oh !, hanter l’âme, mystère)
Portrait du juge d’instruction.
– A partir de questions ciblées Réaliser le schéma ci-dessous dans le but de mettre en évidence la présence du narrateur,son statut de témoin,sa tendance à donner un cachet réaliste au récit, le maintien de la tension dramatique et l’enseignement tiré par son auditoire.
Mr BERMUTIER.
JUGE D4INSTRUCTION.
Oeil fixé sur la bouche du magistrat.
Parlait.
Assemblait les preuves
Discutait les opinions.
Mais ne concluait pas.
BERMUTIER
DEBOUT LE DOS à LA CHEMINEE.
La bouche rasée. Se tourna vers une femme
Sortaient des paroles graves. Présente le cas de ce crime
Sourit gravement.
JE NE CROIS QU’AUX CHOSES NORMALES.
(rejet du surnaturel et parler de non expliqué)
Après lecture récapitulative :
Autres questions :
– Quels sont les temps dominants dans cet extrait ? Imparfait et Passé simple.
– Pourquoi, à votre avis, le narrateur, favorise-t-il le discours direct dans cet extrait?
(Les questionnements et les réponses sont plus vivaces lorsqu’elles émanent de la bouche des actants. Le discours direct rapporte les paroles telles quelles, sans intermédiaire.)
Lecture par les élèves.
Recherche documentaire :
Demander aux élèves une fiche biographique de l’auteur avec ces principales œuvres et chercher le sens détaillé du mot VENDETTA.
LA MAIN. (Suite)
[…..] J’étais alors juge d’instruction à Ajaccio, une petite ville blan¬che, couchée au bord d’un admirable golfe qu’entourent partout de hautes montagnes.
Ce que j’avais surtout à poursuivre là-bas, c’étaient les affaires de vendetta. Il y en a de superbes, de dramatiques au possible, de féroces, d’hé¬roïques. Nous retrouvons là les plus beaux sujets de vengeance qu’on puisse rêver, les haines séculaires, apaisées un moment, jamais éteintes, les ruses abominables, les assassinats devenant des massacres et presque des actions glorieuses. Depuis deux ans, je n’entendais parler que du prix du sang, que de ce terrible préjugé corse qui force à venger toute injure sur la personne qui l’a faite, sur ses descendants et ses proches. J’avais vu égorger des vieillards, des enfants, des cousins, j’avais la tête pleine de ces histoires.
Or, j’appris un jour qu’un Anglais venait de louer pour plusieurs an¬nées une petite villa au fond du golfe. Il avait amené avec lui un domestique français, pris à Marseille en passant.
Bientôt tout le monde s’occupa de ce personnage singulier, qui vivait seul dans sa demeure, ne sortant que pour chasser et pour pêcher. Il ne parlait à personne, ne venait jamais à la ville, et, chaque matin, s’exerçait pendant une heure ou deux, à tirer au pistolet et à la carabine.
Des légendes se firent autour de lui. On prétendit que c’était un haut personnage fuyant sa patrie pour des raisons politiques ; puis on affirma qu’il se cachait après avoir commis un crime épouvantable. On citait même des circonstances particulièrement horribles.
Je voulus, en ma qualité de juge d’instruction, prendre quelques ren¬seignements sur cet homme ; mais il me fut impossible de ne rien apprendre. Il se faisait appeler sir John Rowell.
Je me *******ai donc de le surveiller de près ; mais on ne me signalait, en réalité, rien de suspect à son égard.
Cependant, comme les rumeurs sur son compte continuaient, grossis¬saient, devenaient générales, je résolus d’essayer de voir moi-même cet étran¬ger, et je me mis à chasser régulièrement dans les environs de sa propriété. J’attendis longtemps une occasion. Elle se présenta enfin sous la forme d’une perdrix que je tirai et que je tuai devant le nez de l’Anglais. Mon chien me la rapporta ; mais, prenant aussitôt le gibier, j’allai m’excuser de mon inconvenance et prier sir John Rowell d’accepter l’oiseau mort.
C’était un grand homme à cheveux rouges, à barbe rouge, très haut, très large, une sorte d’hercule placide et poli. Il n’avait rien de la raideur dite britannique et il me remercia vivement de ma délicatesse en un français ac¬centué d’outre-manche. Au bout d’un mois, nous avions causé ensemble cinq ou six fois.
Un soir enfin, comme je passais devant sa porte, je l’aperçus qui fu¬mait sa pipe, à cheval sur une chaise, dans son jardin. Je le saluai, et il m’in¬vita à entrer pour boire un verre de bière. Je ne me le fis pas répéter.
Il me reçut avec toute la méticuleuse courtoisie anglaise, parla avec éloge de la France, de la Corse, déclara qu’il aimait beaucoup cette pays, cette rivage.
Alors je lui posai, avec de grandes précautions et sous la forme d’un intérêt très vif, quelques questions sur sa vie, sur ses projets. Il répondit sans embarras, me raconta qu’il avait beaucoup voyagé, en Afrique, dans les Indes, en Amérique. Il ajouta en riant:
– J’avé eu bôcoup d’aventures, oh! yes. […]
Guy de Maupassant, La main, 1883
FAIRE LE POINT
Le récit fantastique est le plus souvent fait à la 1ère personne par un narrateur digne de foi qui peut être témoin ou acteur du drame. Des événements irrationnels perturbent progressivement le cadre réaliste du récit. Ils provoquent de nombreuses incertitudes dans l’esprit du narrateur et du lecteur, ce qui est le propre du fantastique.
EXPRESSION ECRITE
Rédigez un paragraphe qui terminera ce texte et dans lequel le narrateur interviendra (comme dans le début de l’extrait précédent) pour décrire l’atmosphère et les lieux dans lesquels se passe cet échange entre les deux personnages.
1) Compréhension : extrait n° 2 de « La main »
Exercice 1. Etude de l’extrait 2 de la nouvelle :
P 174
Travail en relation avec la recherche documentaire.
QUESTIONS POSSIBLES REPONSES EVENTUELLES.
– Quelle île surnomme-t-on : L’île de Beauté ?
– Connaissez-vous La Corse ? Citez ses clubs de Football connus.
– Quelle est sa particularité dans l’actualité d’aujourd’hui ?
La CORSE.
F.C.BASTIA – A.AJACCIO. PORTO-VECCHIO…
FLNC et autres mouvements autonomistes, attentats contre les symboles de l’état français….
1) Lecture magistrale :
2) Lecture silencieuse.
3) Synthèse de lecture.
Quel titre pourriez-vous proposer à cette partie du récit ? (La rencontre du juge avec Sir John Rowell.)
Remplissez le tableau ci-dessous portant sur la spécificité des délits en CORSE.
Temps Verbe
Introducteur. Lieu. Type du délit et du conflit. Descriptions et Qualifications.
J’étais AJACCIO Petite ville blanche au nord d’un admirable golfe.
Entouré de hautes montagnes.
(lieux de fuites et de caches)
Ce que j’avais à poursuivre.
Nous retrouvons. Là-bas *Affaire de Vendetta.
*Sujets de vengeance.
* Haines.
* Ruses.
*Assassinats et Massacres. – Superbes.
– Le plus beau sujet qu’on puisse rêver.
– Dramatique – Possibles – Féroces – –
– Héroïques – Séculaires – Jamais —
– éteintes.
– Abominables
– Devenant actions glorieuses.
Depuis deux ans. Je n’entendais que… * Toute injure… – Vengée sur la personne qui l’a faite, sur ses descendants, ses proches.
J’avais vu
J’avais la tête pleine *Egorger des vieillards, des enfants, des cousins.
Autres questions. Réponses éventuelles.
– Quel rôle joue l’articulateur OR dans la poursuite du récit ?
– A votre avis, pourquoi cette arrivée était-elle remarquable ?
– En quoi la vie menée par l’anglais attirait-elle l’attention ?
– Relevez dans le texte les éléments qui le montrent.
– Intervention d’un nouvel élément dans l’histoire.
Changement de cap du récit. (ici, l’arrivée de l’anglais, début de l’enchâssement d’un récit dans l’autre)
– Car la Corse n’était pas toujours ouverte aux étrangers, c’est un milieu clos, formé de grandes familles corses séculaires.
– Personnage singulier – Vivait seul dans sa demeure – Ne sortait que pour chasser ou pêcher- Il ne parlait à personne – Ne venait jamais à la ville – s’exerçait chaque matin à tirer au pistolet ou à la carabine.
DES LEGENDES SE FIRENT AUTOUR DE LUI.
En quoi diffère l’appréciation faite par le juge d’instruction de celle faite par les corses ?
Remplir le tableau.
Au niveau syntaxique Au niveau lexical
Les corses – Verbes d’incertitude.
– On prétendit puis on affirma
– On citant même… – Des légendes.
-Rumeurs.( continuaient , grossissaient,
devenaient générales)
Le juge – Je voulus (…)
– Impossible de ne rien apprendre.
-Possible de tout apprendre.
-Je résolus de voir moi-même. – En ma qualité de juge.
– Volonté de connaître la vérité.
– Pragmatisme d’un homme de justice.
– Comment s’est faite l’introduction de l’étranger dans la trame du récit ?
(Par le biais de préjugés, de suspicion, de rumeurs et de spéculations etc.)
– Quel type d’opposition pouvez-vous déceler dans cette situation ?
QUETE DE LA VERITE ≠ RUMEURS REPANDUES.
Pour connaître la vérité et arriver à ses fins, quel rôle endosse le juge d’instruction 2ème partie du texte ?
(Il est le héros, narrateur/acteur)
Pourquoi à votre avis ? (Il agit et rapporte par une riche description ce qu’il voit)
REPORTEZ CELA DANS LE TABLEAU.
Actions. Descriptions.
– J’attendais une occasion.
– J’allai m’excuser (…)
– Je priai Sir John de m’excuser (…)
– Nous avions causé ensemble cinq ou six fois (…)
– Je l’aperçus, je le saluai (…)
– Alors je lui posai quelques questions, il répondit, me raconta. – C’était un grand homme.
– Il n’avait rein de (…)
– Fumait sa pipe, à cheval sur une chaise.
Lecture récapitulation.
Lecture des élèves.
LA MAIN. (Suite)
[…] Puis je me remis à parler chasse, et il me donna des détails les plus curieux sur la chasse à l’hippopotame, au tigre, à l’éléphant et même la chasse au gorille.
Je dis:
– Tous ces animaux sont redoutables.
Il sourit:
– Oh! nô, le plus mauvais c’été l’homme.
Il se mit à rire tout à fait, d’un bon rire de gros Anglais *******:
– J’avé beaucoup chassé l’homme aussi.
Puis il parla d’armes, et il m’offrit d’entrer chez lui pour me montrer des fusils de divers systèmes.
Son salon était tendu de noir, de soie noire brodée d’or. De grandes fleurs jaunes couraient sur l’étoffe sombre, brillaient comme du feu.
Il annonça:
– C’été une drap japonaise.
Mais, au milieu du plus large panneau, une chose étrange me tira l’oeil. Sur un carré de velours rouge, un objet noir se détachait. Je m’approchai: c’était une main, une main d’homme. Non pas une main de squelette, blanche et propre, mais une main noire desséchée, avec les ongles jaunes, les muscles à nu et des traces de sang ancien, de sang pareil à une crasse, sur les os coupés net, comme d’un coup de hache, vers le milieu de l’avant bras.
Autour du poignet, une énorme chaîne de fer, rivée, soudée à ce membre malpropre, l’attachait au mur par un anneau assez fort pour tenir un éléphant en laisse.
Je demandai:
– Qu’est-ce que cela?
L’Anglais répondit tranquillement:
C’été ma meilleur ennemi. Il vené d’Amérique. Il avé été fendu avec le sabre et arraché la peau avec une caillou coupante, et séché dans le soleil pendant huit jours. Aoh, très bonne pour moi, cette.
Je touchai ce débris humain qui avait dû appartenir à un colosse. Les doigts, démesurément longs, étaient attachés par des tendons énormes que re¬tenaient des lanières de peau par places. Cette main était affreuse à voir, écor¬chée ainsi, elle faisait penser naturellement à quelque vengeance de sauvage.
Je dis:
– Cet homme devait être très fort.
L’Anglais prononça avec douceur:
– Aoh yes; mais je été plus fort que lui. J’avé mis cette chaîne pour le tenir.
Je crus qu’il plaisantait. Je dis:
– Cette chaîne maintenant est bien inutile, la main ne se sauvera pas.
Sir John Rowell reprit gravement:
– Elle voulé toujours s’en aller. Cette chaîne été nécessaire.
D’un coup d’oeil rapide j’interrogeai son visage, me demandant:
– Est-ce un fou, ou un mauvais plaisant?
Mais la figure demeurait impénétrable, tranquille et bienveillante. Je parlai d’autre chose et j’admirai les fusils.
Je remarquai cependant que trois revolvers chargés étaient posés sur les meubles, comme si cet homme eût vécu dans la crainte constante d’une attaque.
Je revins plusieurs fois chez lui. Puis je n’y allai plus. On s’était ac¬coutumé à sa présence; il était devenu indifférent à tous. [ … ]
Guy de Maupassant, La main, 1883
FAIRE LE POINT
Le narrateur- relais, par la description des lieux, des objets, etc., met en place le cadre dans lequel se manifestera un fait étrange et prépare le lecteur à le vivre avec lui.
1) Compréhension : extrait n° 3 p 177 de « La main »
Guy de Maupassant, La main, 1883:
Exercice 1. Etude de l’extrait 3 de la nouvelle : la main:
– Comment peut-on titrer cet extrait ? (La rencontre entre le juge et l’anglais)
– D’après le récit fait au juge comment peut-on qualifier cet anglais ?
(Un grand chasseur, aventurier, grand voyageur qui a connu beaucoup de sensations fortes)
– Quel mot nous informe que le récit vient de prendre une autre tournure ? (MAIS)
– Un contraste coloré entre en jeu avec cette nouvelle séquence relevez-le.
CHEZ LUI.
Brodée d’or.
De grandes fleurs jaunes.
Brillaient
comme du feu
Non pas une main blanche et propre (…)
Des muscles jaunes. (…)Tendu de noir.
De soie noire.
L’étoffe noire.
Mais une main noire desséchée.
Les muscles nus (rouges)
Traces de sang ancien (noir)
– Quelle lecture pouvons faire devant cette opposition noir/clair ?
(Le narrateur nous donne une description, par opposition, d’éléments de l’intérieur de l’anglais afin de nous imprégner déjà du caractère fantastique et étrange de l’événement important qui suivra)
– Justement de quel est élément étrange, dans cette pièce, parle le narrateur e ? (La main)
Relevez la description faite.
L’objet. Eléments constituants de l’objet. Eléments périphériques en
relation avec l’objet.
Chose étrange.
Objet noir.
C’était une main.
Une main d’homme.
Une main noire desséchée.
Ce membre malpropre.
Débris humain.
Cette main était affreuse à voir. Avec les ongles jaunes.
Les muscles à nu.
Des traces de sang ancien.
Les os coupés net.
Les doigts longs.
Tendons énormes
Lanières de peau Une énorme chaîne de fer, rivée,
soudée.
Un anneau assez fort l’attachait
au mur
– Quelle sensation provoque chez le lecteur une telle description ? (Horreur et dégoût)
– Quel sentiment dénote l’adverbe «tranquillement» dans la réponse de l’anglais ?
(Sérénité – conviction du devoir bien accompli – l’assurance – la confiance en soi…)
– Est-ce un fou ou un mauvais plaisantin ? Se demanda le juge. La visite chez l’anglais lui a-t- elle permis de se faire une idée précise sur le personnage ? (Non, justement ses réactions imperturbables et ses réponses étranges ont déboussolé le narrateur)
– A la fin du texte, qu’est-ce qui a intrigué le juge ? (La présence de revolvers chargés)
– Que suggère cette présence de revolvers prêts à l’emploi ? (L’imminence d’une agression, la peur d’être attaqué.)
EXPRESSION ORALE
Vous êtes arrivé dans un lieu familier et vous avez eu l’impression de ne pas le reconnaître. Cette vision a été l’annonce d’un phénomène étrange dont vous avez été témoin. Racontez à vos camarades cette expérience en mettant en relief les indices annonciateurs de ce phénomène.
LA MAIN. (Suite et fin)
[….] Une année entière s’écoula. Or, un matin, vers la fin de novem¬bre, mon domestique me réveilla en m’annonçant que sir John Rowell avait été assassiné dans la nuit.
Une demi-heure plus tard, je pénétrai dans la maison de l’Anglais avec le commissaire central et le capitaine de gendarmerie. Le valet, éperdu et désespéré, pleurait devant la porte. Je soupçonnai d’abord cet homme, mais il était innocent.
On ne put jamais trouver le coupable.
En entrant dans le salon de sir John, j’aperçus du premier coup d’oeil le cadavre étendu sur le dos, au milieu de la pièce.
Le gilet était déchiré, une manche arrachée pendait, tout annonçait qu’une lutte terrible avait eu lieu.
L’Anglais était mort étranglé! Sa figure noire et gonflée, effrayante, semblait exprimer une épouvante abominable; il tenait entre ses dents serrées quelque chose; et le cou, percé de cinq trous qu’on aurait dit faits avec des pointes de fer, était couvert de sang.
Un médecin nous rejoignit. Il examina longtemps les traces des doigts dans la chair et prononça ces étranges paroles:
– On dirait qu’il a été étranglé par un squelette.
Un frisson me passa dans le dos, et je jetai les yeux sur le mur, à la place où j’avais vu jadis l’horrible main d’écorché. Elle n’y était plus. La chaîne, brisée, pendait.
Alors je me baissai vers le mort, et je trouvai dans sa bouche crispée un des doigts de cette main disparue, coupé ou plutôt scié par les dents juste à la deuxième phalange.
Puis on procéda aux constatations. On ne découvrit rien. Aucune porte n’avait été forcée, aucune fenêtre, aucun meuble. Les deux chiens de garde ne s’étaient pas réveillés.
Voici, en quelques mots, la déposition du domestique Depuis un mois, son maître semblait agité. Il avait reçu beaucoup de lettres, brûlées au fur et à mesure.
Souvent, prenant une cravache, dans une colère qui semblait de dé¬mence, il avait frappé avec fureur cette main séchée, scellée au mur et enle¬vée, on ne sait comment, à l’heure même du crime.
Il se couchait fort tard et s’enfermait avec soin. Il avait toujours des armes à portée de bras. Souvent, la nuit, il parlait haut, comme s’il se fût que¬rellé avec quelqu’un.
Cette nuit-là, par hasard, il n’avait fait aucun bruit, et c’est seulement en venant ouvrir les fenêtres que le serviteur avait trouvé sir John assassiné. Il ne soupçonnait personne.
Je communiquai ce que je savais du mort aux magistrats et aux offi¬ciers de la force publique, et on fit dans toute l’île une enquête minutieuse. On ne découvrit rien.
Or, une nuit, trois mois après le crime, j’eus un affreux cauchemar. Il me sembla que je voyais la main, l’horrible main, courir comme un scorpion ou comme une araignée le long de mes rideaux et de mes murs. Trois fois, je me réveillai, trois fois je me rendormis, trois fois je revis le hideux débris galoper autour de ma chambre en remuant les doigts comme des pattes.
Le lendemain, on me l’apporta, trouvé dans le cimetière, sur la tombe de sir John Rowell, enterré là; car on n’avait pu découvrir sa famille. L’index manquait.
Voilà, mesdames, mon histoire. Je ne sais rien de plus.
Les femmes, éperdues, étaient pâles, frissonnantes. Une d’elles s’écria:
– Mais ce n’est pas un dénouement cela, ni une explication! Nous n’allons pas dormir si vous ne nous dites pas ce qui s’était passé, selon vous.
Le magistrat sourit avec sévérité:
– Oh! Moi, mesdames, je vais gâter, certes, vos rêves terribles. Je pense tout simplement que le légitime propriétaire de la main n’était pas mort, qu’il est venu la chercher avec celle qui lui restait. Mais je n’ai pu savoir comment il a fait, par exemple. C’est là une sorte de vendetta.
Séquence 1180 Une des femmes murmura: – Non, ça ne doit pas être ainsi. Et le juge d’instruction, souriant toujours, conclut: – Je vous avais bien dit que mon explication ne vous irait pas.
Guy de Maupassant, La main.
Texte publié dans Le Gaulois du 23 décembre 1883,
puis publié dans le recueil Contes du jour et de la nuit. •
1) Compréhension : extrait n° 4 p180 Guy de Maupassant, La main, 1883:
Exercice 1. Etude de l’extrait 4
Exercice 2 : Activité de Lecture – Ecoute.
Ecoutez la lecture du texte, suite de la nouvelle, qui va suivre, ensuite répondez aux questions.
(Le texte ne doit pas être distribué, il doit être lu à haute voix).
QUESTIONS REPONSES
– Par quelle information est ouvert le récit ?
– On ne put jamais trouver le coupable ? que signifie cette information donnée par anticipation par le narrateur.
– A quoi le voyons nous dans la suite des événements ?
– Pour le médecin, cette affirmation est une certitude ou une hypothèse ? Pourquoi ?
– Qu’est-ce qui donne un air étrange et inexpliqué dans la suite des événements.
Que pouvons nous déceler comme inéluctable dans la déposition du domestique.
– Relevez dans le texte les indices qui montrent que quelque chose, en relation avec la main, allait se passer.
– Quel est le point syntaxique qui participe au suspense, à l’étrange, au fantastique du récit ?
– Quel rôle joue l’articulateur OR dans la 2ème partie du prolongement de l’intrigue et de l’inexpliqué.
– L’explication du narrateur aux dames est-elle rationnelle.
– A quelle partir de la nouvelle ce texte renvoie-t-il ? justifiez votre réponse par des éléments du texte. Mort de l’anglais.
Le narrateur sait plus que le lecteur, il est au-dessus de nous. Il sait tout, il est omniscient et omniprésent. (Parler de prolepse.) Au début de cet extrait il affirmait lors du constat de la mort de l’anglais « On ne put jamais trouver le coupable » alors que l’enquête n’avait même pas commencé !!!
Quand le médecin affirma «On dirait qu’il était étranglé par un squelette, le narrateur jeta les yeux sur le mur où il constata la disparition de la main.
(il se remémora le récit de l’anglais à propos de la main)
C’est une hypothèse en raison de l’emploi du conditionnel
On ne découvrit rien, aucune porte n’avait été forcée, aucune fenêtre, aucun meuble, les deux chiens ne s’étaient pas réveillés.
L’anglais s’attendait à cet événement tragique, il avait reçu des lettres qui lui prédisaient son drame à venir.
Depuis un mois – agité – en colère – démence – frappait avec fureur cette main séchée –
La négation : On ne découvrit rien – aucune porte n’avait été forcée – les chiens ne s’étaient pas réveillés – on ne sait comment – il n’avait fait aucun bruit – on ne découvrit rien.
Pas d’effet de chute – pas de révélation finale.
Transfert dans la durée. Pas de dénouement.
Elle relève du fantastique, du fictif, de l’imaginaire et de l’horreur.
Ce renvoi au début de la nouvelle. La vendetta et la discussion avec les femmes.
IV- Expression Ecrite :
Rédigez la fin d’une nouvelle fantastique pour laisser le lecteur dans l’indécision quant à l’explication du fait raconté, (vous annoncez, brièvement dans un « chapeau », le fait surnaturel en question).
II) ACTIVITES DE LANGUE.
1) LEXIQUE.
(Exercices divers laissés au choix du professeur)
a) Lexique des sentiments.
Présentation :
Dans le récit fantastique et comme vous l’aviez vu, on est souvent amené à décrire plusieurs sentiments; les personnages peuvent ressentir de la colère, de la fureur, de l’angoisse par exemple, ou encore être soulagés, heureux, après avoir eu très peur. Dans cet atelier, vous allez apprendre à trouver et à choisir les mots pour exprimer des sentiments divers.
– Au début de la nouvelle, le narrateur nous dit que le juge donnait son avis sur une affaire de crime mystérieux. Quels effets avait provoqué cet événement ?
(Il affola PARIS). Les femmes qui l’écoutaient frissonnaient, vibraient, étaient crispées par la peur, par le besoin d’épouvante qui hante leur âme (…)
– Ensuite, quand le juge narrateur décrivait la main, qu’est ce que vous avez ressenti ?
(Un sentiment de dégoût et d‘horreur)
Donc , en fin de compte, ces manifestations physiques et ces attitudes rendent compte de quoi ?
Ils rendent compte des sentiments .
– Quels autres procédés affinent l’évocation du sentiment dans cette nouvelle ?
(La réalité extérieure – les lieux – (l’intérieur de Sir John Rowell, le mur…) Personnages (l’anglais qui racontait son œuvre) , les objets ( la main, la chaîne etc.…) comme si elle exprimait les sentiments éprouvés par le narrateur.
Relevez tous les sentiments trouvés dans cette nouvelle. (Réponses diverses.)
a) Exercices d’application.
Objectifs :
Identifier les sentiments évoqués dans une situation précise. Etre capable d’exprimer les sentiments en utilisant les mots appartenant à différentes catégories (nom, verbe, adjectif)
Enrichir les connaissances lexicales. Faire prendre conscience que la langue française est très riche du point de vue lexical et que les élèves peuvent varier les termes lexicaux pour exprimer le même sentiment
Note importante.
L’utilisation du dictionnaire est plus que nécessaire.
Exercice 1
Consigne : "Pour chaque situation décrite, essayez de trouver les sentiments les plus appropriés. Plusieurs sentiments peuvent être associés à la même situation (maximum 5). Faites glisser les sentiments à côté de la phrase situation. " Liste des sentiments : angoisse / bonheur / colère / déception / dépit / effroi / énervement / étonnement / frayeur / honte / impatience / jalousie / joie / peur / surprise / terreur / triomphe / tristesse
Les situations (a):
S1 : Marc n’en croit pas ses yeux : il n’a jamais vu un engin pareil.
S2 : Furieux, Hondo frappe de son pied contre le trottoir.
S3 : La petite fille essaye de crier, aucun son ne sort de sa bouche. Elle essaie de bouger mais elle ne peut pas, elle est comme paralysée.
S4 : Celle-là elle m’énerve. Elle fait les yeux doux à Samuel qui est en train de tomber sous le charme. Mais qu’est-ce qu’elle a de plus que moi?
Réponses attendues.
Solutions (a):
S1 : surprise/ étonnement
S2 : fureur / colère / énervement / dépit
S3 : effroi / terreur / peur / frayeur / angoisse
S4 : jalousie / colère
Les situations (b) :
S1 : Sonia a encore oublié ses affaires de gym. Son professeur la regarde sévèrement. Gênée, elle rougit jusqu’aux oreilles.
S2 : Il avait réussi son permis de conduire, alors tout paraissait possible ; il était aux anges !
S3 : C’est le dernier jour de classe avant les vacances ; je ne tiens plus en place sur ma chaise, j’aimerais que les minutes avancent plus vite !
S4 : Mouna vient d’apprendre que son chien s’est fait écraser. Elle pleure. Réponses attendues.
Les solutions (b) :
S1 : honte
S2 : joie / bonheur / triomphe
S3 : impatience
S4 : tristesse
Exercice 2
Objectif :
Etre capable d’exprimer les sentiments en utilisant les mots appartenant à différentes catégories (nom, verbe, adjectif) Phase de manipulation / systématisation.
Adjectif Nom de sentiment
1. Mounia est déçue. Réponse : la déception
2. Les enfants sont effrayés. L’effroi / la frayeur
3. Paulo est toujours énervé. l’énervement
4. Marc est étonné. l’étonnement
5. Que tu es impatiente ! l’impatience
6. Je suis très surpris ! la surprise
7. Ma mère était furieuse ! la fureur
8. Il n’y a rien de plus honteux ! la honte
9. Pourquoi es-tu jaloux ? la jalousie
10. Noël me rend toujours joyeux. la joie
11. Aujourd’hui, je suis un peu triste. la tristesse
Exercice 3 :
"A l’aide du dictionnaire des synonymes, trouvez 3 ou 4 synonymes pour les mots de sentiments suivants
La peur :
Avoir peur :
Faire peur :
La colère :
Etre en colère :
Se mettre en colère 1/ la peur : épouvante, affolement, effroi, frayeur, panique, terreur, inquiétude, crainte, appréhension, angoisse, frousse [fam], trouille [fam].
2/ avoir peur : s’alarmer, s’inquiéter, s’effrayer, s’épouvanter, craindre, appréhender, redouter, paniquer, s’affoler.
3/ faire peur : intimider, effaroucher, terroriser, effrayer, affoler.
> Colère
1/ la colère : surexcitation, acrimonie, crise, hargne, agressivité, violence, explosion, courroux, emportement, exaspération, fureur, irritation, rage, rogne.
2/ être en colère : être fâché, être exaspéré, être indigné, être irrité, être furieux, être hors de soi, être contrarié, être en rogne.
3/ se mettre en colère : se fâcher, s’énerver, s’indigner, s’emporter, se mettre en rogne.
Exercice 4
Objectif : Prendre conscience du sens des termes et de leurs nuances les uns par rapport aux autres
Consigne : "Il existe différents degrés, plus ou moins fort, pour exprimer un sentiment ressenti par un personnage. Reclassez les noms de sentiments en fonction de leur intensité : du moins fort au plus fort. Faites glisser sur la ligne les noms de sentiments pour les remettre dans l’ordre. Pour vous aider, vous pouvez regardez la définition des mots dans un dictionnaire."
Mots dans le désordre :
1. la peur / l’effroi
2. la terreur / la peur
3. la colère / l’énervement
4. la déception / le dépit Solution :
1. La peur / l’effroi
2. La peur / la terreur
3. L’énervement / la colère
4. la déception / le dépit
Exercice 5
Objectif :
Faire prendre conscience du sens des termes et de leur connotation positive ou négative
Consigne : "Les sentiments ressentis par un personnage sont parfois positifs et parfois plus négatifs. D’après vous quels sont les sentiments ressentis négativement et les sentiments ressentis positivement? Observez les visages des deux personnages. Faites glisser sur les visages les sentiments qu’ils peuvent éprouver."
Nom de sentiment Sentiment ressenti positif
Visage souriant Sentiment ressenti négatif
Visage triste Les deux sentiments sont possibles
angoisse Angoisse
bonheur bonheur
colère Colère
déception Déception
dépit Dépit
effroi Effroi
énervement énervement
étonnement étonnement
frayeur Frayeur
honte Honte
impatience impatience
jalousie Jalousie
joie joie
peur Peur
surprise surprise
terreur Terreur
triomphe triomphe
tristesse Tristesse
Exercice 6
Complétez le tableau en portant à droite le sentiment qui correspond aux expressions:
Expressions Sentiments
Être aux anges Joie, bonheur
Avoir les cheveux qui se dressent sur la tête
Avoir la chair de poule
Prendre ses jambes à son cou
Avoir froid dans le dos
Avoir des sueurs froides
Mon (son) sang ne fait qu’un tour
Sentir son sang se glacer dans ses veines
Peur
Vouloir disparaître sous terre
Ne plus savoir où se mettre
Honte
Sortir de ses gonds
Perdre les pédales
La moutarde (me, lui) monte au nez
Colère
Être bouche bée
Les bras m’en tombent
Ne pas en croire ses yeux
Surprise
Faire les cents pas
Ne plus tenir en place
Ronger son frein
Etre sur des charbons ardents
Impatience
Expressions familières Sentiments
Rayonner de joie, de bonheur
avoir un sourire radieux
Bondir/Sauter de joie
Joie, bonheur
Avoir peur
Avoir la trouille [fam]
Etre blanc comme un linge
Avoir une peur bleue
Trembler de peur
Etre blanc/livide/blême de peur
Etre paralysé/tétanisé de peur (ou par la peur)
Peur
Etre rouge comme une tomate
Rougir de honte
Honte
Rougir de colère / être rouge de colère
Etre vert de rage
Mugir/rugir de colère
s’étrangler/hurler de colère
Piétiner/trépigner de colère
Bouillir de colère
Etre blanc de colère
Etre en rogne
Etre enragé
Colère
Etre muet de surprise Surprise
Trépigner
Frétiller d’impatience
Brûler d’impatience
Impatience
Pâlir de jalousie
Être rongé de jalousie
Etre dévoré de / par la jalousie
Etre malade de /fou de jalousie
Crever de jalousie
Jalousie
2) POINT DE LANGUE :
LES TEMPS DU RECIT. L’IMPARFAIT ET LE PASSE SIMPLE.
– Quels sont les temps les plus utilisés dans cette nouvelle ?
(Ce sont les temps qui conviennent le mieux pour narrer les événements rapportés dans ce type de récit.)
L’imparfait est employé pour décrire des événements du passé au moment où ils se déroulent. C’est le temps de la description.
Il peut également :
a) Marquer une habitude dans le passé : Étant jeune, tous les matins je me levais à 7 heures.
b) Atténuer la rigueur d’une demande : je voulais vous demander de m’aider.
c) Exprimer un désir : Ah ! si j’étais riche.
d) Marquer une hypothèse dans une condition : Si vous étiez gentil, vous m’aideriez.
Et le passé simple ?
C’est aussi un temps du passé mais Il est surtout utilisé dans la langue écrite. C’est le temps du récit.
Ce temps exprime un événement précis, bref, contrairement à l’imparfait qui décrit une action de plus longue durée.
Observez :
Exemple : MEROUANE conduisit le groupe à une gigantesque machine qui se dressait au centre même de la salle des inventions.
Le passé simple, employé dans un texte à l’imparfait, souligne aussi la soudaineté d’un événement.
Exemple : ils admiraient tous la machine, lorsque, soudainement, celle-ci s’arrêta.
Exercices
Conjuguez les verbes entre parenthèses au temps indiqué.
Un homme fort
On le (voir passé simple) qu’il (être imparfait) fort, à la manière dont il (quitter) passé simple où (s’asseoir plus que parfait), pour aller, le pas sonore et la tête haute, vers la pile de bois. Il (prendre passé simple) une bûche longue et ronde. D’abord, il la (brandir passé simple) et (s’écrier passé simple)
"Regardez, je (choisir passé composé) la plus lourde, elle (être présent) plus dure qu’une barre de fer et pourtant je vous le (dire présent),je (aller présent)a casser en deux sur ma cuisse, ainsi qu’une allumette". A ces mots, les hommes et les femmes (se dresser passé simple) comme dans une église. On (entendre passé simple) ronfler derrière eux un enfant endormi.
Quand il les (sentir passé simple) dominés, bien à lui, il (ployer passé simple) le genou et (saisir passé simple) la bûche à deux mains avec lenteur. Un moment, il la (tenir passé simple) suspendue au bout des bras,- les yeux (éclater imparfait), les bouches (s’ouvrir imparfait), douloureusement-, puis il l’ (abattre passé simple), han! Et d’un coup, (se casser passé simple) la jambe.
Jules Renard
Dans les phrases suivantes, mettez les verbes entre parenthèses à l’imparfait ou au passé simple.
Le sens doit guider votre choix.
UN ORAGE.
(Au cours d’un voyage sur les bords du Rhin, Victor Hugo a l’occasion d’assister, depuis la voiture où il a pris place, à "un des plus beaux orages" qu’il ait jamais vus.)
Le soir (approcher), le soleil (décliner), le ciel (être) magnifique. Je (regarder) les collines du bout de la plaine, qu’une immense bruyère violette (recouvrir) à moitié… Tout à coup je (voir) un cantonnier redresser sa claie (1) couchée à terre et la disposer comme pour s’abriter dessous. Puis la voiture (passer) près d’un troupeau d’oies qui (bavarder) joyeusement. "Nous allons avoir de l’eau, (dire)le cocher." En effet, je (tourner) la tête : la moitié du ciel derrière nous (être) envahie par un gros nuage noir, le vent (être) violent, les ciguës en fleur (se courber) jusqu’à terre, les arbres (sembler) se parler avec terreur, de petits chardons desséchés (courir) sur la route plus vite que la voiture, au-dessus de nous (voler) de grandes nuées. Un moment après (éclater) un des plus beaux orages que j’aie vus.
(Victor Hugo, Le Rhin.)
(1) claie : treillage en bois.
Imparfait ou passé simple?
Ce texte vous est donné au présent. Transposez-le au passé en mettant les verbes au passé simple ou à l’imparfait selon le cas.
C’est une splendide soirée de juillet et l’air est embaumé de l’odeur des forêts de pins. De temps à autre, ils entendent un ramier ou aperçoivent le poitrail bruni d’un faisan. De petits écureuils leur lancent des regards curieux du haut des hêtres tandis qu’ils passent, et les lapins détalent à toute allure à travers les fourrés…
Lorsqu’ils pénètrent dans l’avenue de Canterville Chase, toutefois, le ciel se couvre de nuages, un calme bizarre paraît s’emparer de l’atmosphère, un grand vol de corneilles passe silencieusement au-dessus de leurs têtes et quelques grosses gouttes de pluie tombent.
Debout sur le perron, pour les recevoir, se tient une vieille femme, proprement habillée de soie noire. C’est Mrs. Umney, la gouvernante. Elle leur fait à tous une profonde révérence à mesure qu’ils descendent de voiture et dit, d’une gentille voix à l’ancienne mode : "Soyez les bienvenus à Canterville Chase, je vous prie."
D’après Oscar Wilde,
Le fantôme de Canterville, Poche-Jeunesse éd.
C’ ……..une splendide soirée de juillet et l’air …… embaumé de l’odeur des forêts de pins. De temps à autre, ils………………. un ramier ou le poitrail bruni d’un faisan. De petits écureuils leur ………………. des regards curieux du haut des hêtres tandis qu’ils ………, et les lapins …..à toute allure à travers les fourrés…
Lorsqu’ils …………… dans l’avenue de Canterville Chase, toutefois, le ciel ………………..de nuages, un calme bizarre …………………s’emparer de l’atmosphère, un grand vol de corneilles …………. silencieusement au-dessus de leurs têtes et quelques grosses gouttes de pluie …………………………………..
Debout sur le perron, pour les recevoir, …………. une vieille femme, proprement habillée de soie noire. C’…………………. Mrs. Umney, la gouvernante. Elle leur …………à tous une profonde révérence à mesure qu’ils……………………………………….. de voiture et , ……….d’une gentille voix à l’ancienne mode : "Soyez les bienvenus à Canterville Chase, je vous prie."
1) Dans chacune des phrases suivantes, un verbe doit être à l’imparfait et l’autre au passé simple.
Il (entendre) un bruit bizarre qui (venir) de la cave. Alors que les enfants (travailler), la directrice (entrer)
La pluie (tomber) depuis plusieurs jours, la rivière (déborder)
Il (voir) le voleur trop tard, celui-ci (être) déjà de l’autre côté de la rue.
La porte (s’ouvrir) pendant que toute la famille (manger)
Brusquement les joueurs (se disputer) la balle qui n’ (arriver) pas à sortir de la mêlée. Il (tomber) .alors qu’il (descendre) tranquillement l’escalier.
2) Complétez ce texte en conjuguant les verbes entre parenthèses soit à l’imparfait soit au passé simple.
Tout (être) .calme. Soudain Pierre (entendre) des voix. Cela (venir) de la pièce voisine. Il (mettre) l’oreille contre la porte et (voir) qu’elle (bouger)
Cela (être) curieux. Il (appuyer) un peu et la porte (s’ouvrir) Pierre (distinguer) une forme qui (se pencher) Il (pénétrer) dans la pièce et (découvrir) une autre silhouette. Soudain deux hommes (apparaître).
3) Transformez ce texte au présent en utilisant l’imparfait ou le passé simple.
"Il lui faut plusieurs minutes pur reprendre ses esprits et retrouver la vue. Lorsqu’il ouvre les yeux, l’engin devant lui s’élève verticalement au-dessus de la route; il disparaît bientôt dans l’ombre. Les policiers accourus avec Ponce retrouvent le chauffeur assis au bord de la route. On le relève………., on le soigne……………..car il porte une longue blessure où l’on distingue …………….nettement des traces de griffes. Les policiers ne veulent ………absolument pas croire l’histoire que ra******* les deux hommes.
I- ACTIVITES DE LANGUE :
Une Technique d’Expression :
Résumer oralement une nouvelle
EVALUATION SOMATIVE :
Evaluation sommative.
Objectif
Evaluer de manière sommative les acquis des élèves à la fin de l’ensemble de la séquence.
L’enseignant distribue une feuille à chaque élève sur laquelle sont écrits le début et la fin d’une histoire qui fait peur.
Les élèves doivent imaginer et écrire le corps du récit en réinvestissant le lexique de la peur, les expressions idiomatiques, les métaphores, les structures grammaticales et les éléments constitutifs d’un récit qui fait peur.
Consigne : "Complétez le texte suivant. N’oubliez pas de compléter l’histoire en racontant ce qui arrive aux personnages et comment ils réagissent. Il faut que le lecteur sente qu’ils ont très peur. Il faut créer une ambiance et décrire les sentiments des personnages..
Essayez d’utiliser le lexique des sentiments, des métaphores ou autres expressions ainsi que les différentes structures grammaticales spécifiques à ce type de récit. "
Histoire à compléter :
– « Tu crois que c’est sérieux, cette histoire ? »
Sandra tient un petit bout de bristol, déjà bien abîmé à force d’avoir été manipulé. Elle lit la carte de visite du comte Dracula, écrite en lettres rouge sang, qui invite ses amis Sandra et Julien à venir visiter la dernière Réserve de Vampires, Château de La Morsubite, 11, allée de la Morsure.
– Bon, en tous cas, moi j’y vais, dit Sandra. Je n’ai jamais vu de vampires, et une occasion comme celle-là, cela ne se refuse pas.
– D’accord, si vraiment tu y tiens », gémit Julien nettement moins enthousiaste.
Une heure leur suffit pour atteindre le Château de La Morsubite, qui se trouve en fait juste au bout du boulevard de l’Effroi. L’énorme porte du Château s’ouvre toute seule devant eux.
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– « Saletés de vampires, j’ai bien cru qu’ils allaient avoir notre peau, dit Sandra, une fois le château derrière eux.
– Ben peut-être que tu es maintenant une petite vampire, lui dit son compagnon, encore blême, mais déjà moqueur. Enfin, tu avais envie de les voir, tu les as vus.
– Oui, je les ai même assez vus, allez, filons », répond Sandra.
ELARGISSEMENT :
Superstitions… Mais d’où viennent-elles ?
Tu frissonnes quand un chat noir croise ton chemin, tu refuses de passer sous une échelle ? Quand on découvre les origines des superstitions, on y croit tout de suite beaucoup moins… Et toi, les connais-tu ? 5
1. Pourquoi le vendredi 13 porte-t-il malheur ?
a. Parce que c’est la date présumée de la mort de Jésus-Christ.
b. En souvenir d’une bataille de sorcières.
c. Parce que Louis XIII a perdu toute sa fortune au jeu ce jour-là.
2. Passer sous une échelle porterait malheur car :
a. Autrefois, les échelles en bois étaient fragiles et s’écroulaient souvent.
b. Pour sélectionner ses invités, le diable regarde entre les barreaux.
c. L’échelle, le mur et le sol forment un triangle qui représente la Trinité. Passer dedans revient à briser cet ordre.
3. D’où vient l’idée qu’ouvrir un parapluie dans une maison porte malheur ?
a. Cet accessoire évoquait les robes des courtisanes, qui apportaient les ennuis.
b. Les lords anglais ouvraient leurs parapluies dans leurs clubs pour les faire sécher. Mais comme ceux-ci étaient très pointus cela provoquait des accidents.
c. Le manche servait à camoufler une épée et pouvait blesser quelqu’un.
• A toi de jouer au journaliste et de continuer le test. On te donne la bonne réponse, à toi de trouver les distracteurs ! Mais peut-être connais-tu d’autres superstitions…
4. Pour avoir de la chance, il faut croiser les doigts. Pourquoi ?
a. Sinon la chance te file entre les doigts.
5. Qui brise un miroir connaîtra sept ans de malheur. Pourquoi ?
a. Le miroir serait le reflet de l’âme : le briser provoquerait des problèmes.
6. On dit que croiser un chat noir la nuit porte malheur, car :
a. Il serait la réincarnation d’une sorcière.
EVALUATION FORMATIVE
Le narrateur, gendarme, est à la recherche des auteurs d’un crime. Il rencontre une jeune fille égarée en plein milieu de la campagne.
[ … ] J’appelai plusieurs fois dans le silence inhumain. Nul ne répon¬dit. C’était à s’arracher les cheveux. Je revins vers la moto pour constater que la jeune fille avait disparu. Elle ne répondit pas à mes appels. Pendant je ne sais combien de temps, je demeurai inerte n’osant changer de place. Enfin, en poussant ma machine devant moi, je repris au jugé le chemin que je venais de suivre. Quand je sentis sous mes pieds le sol d’une honnête route, je me remis en route et j’allai droit à la grâce de Dieu, n’importe où. Le brouillard se dissipait peu à peu. J’aperçus une petite ferme. Le maître se tenait dans la cour en admiration devant sa fosse à purin. Il écouta mon histoire en hochant la tête. Quand j’eus terminé mon récit, il me répondit simplement que, depuis cinquante ans qu’il habitait le pays, il n’avait jamais entendu parler de la ferme de la Croix-du-Fau.
On ne retrouva jamais la gamine en blue-jeans qui nous y avait con¬duits, ni les corps du brigadier et du réserviste1 ni la trace des assassins. L’af¬faire fut classée, particulièrement dans ma mémoire.
Pierre Mac Orlan,
Sous la lumière froide, Ed. Gallimard,1961
(1) Réserviste : gendarme de réserve.
Les mots de la peur
La peur s’installe souvent dans une atmosphère particulière. Elle se construit, dans les romans, par de petits indices qui, au départ, semblent anodins, mais qui s’installent en nous et peu à peu nous troublent.
En bateau
Jérémie faisait le clown tout en haut du grand mât. C’était juste avant qu’il ne regarde en bas par inadvertance. Ses mains se serrèrent sur le cordage. Comment allait-il redescendre de là ? Il ne pouvait pas appeler à l’aide, il aurait l’air de quoi ? Surtout devant les filles… en particulier la petite blonde, Lucille. Il leva le nez vers les mouettes. Elles n’avaient pas de problèmes de vertige, elles.
Lucille était assise, sagement, à l’arrière. Depuis qu’elle était arrivée à l’île d’Yeu, elle cherchait un moyen de rentrer à la maison. Mais qu’est-ce qui lui avait pris de faire ce concours idiot ? Elle qui ne gagnait jamais rien, voilà qu’elle avait gagné un voyage de deux mois en pleine mer ! Et sur un voilier en plus. Dire qu’il y avait plus de mille cinq cents concurrents pour seulement huit places… Et c’était tombé sur elle.
MOKA, La Chose qui ne pouvait pas exister, L’école des loisirs, coll. « Neuf », 1997
Un canotier enragé
J’avais loué, l’été dernier, une petite maison de campagne au bord de la Seine, à plusieurs lieues de Paris, et j’allais y coucher tous les soirs. Je fis, au bout de quelques jours, la connaissance d’un de mes voisins, un homme de trente à quarante ans, qui était bien le type le plus curieux que j’eusse jamais vu. C’était un vieux canotier, mais un canotier enragé, toujours près de l’eau, toujours sur l’eau, toujours dans l’eau. Il devait être né dans un canot, et il mourra bien certainement dans le canotage final.
Guy de MAUPASSANT, « Sur l’eau », neuf contes et nouvelles, l’école des loisirs, coll. « classiques », 1981
Une demeure hantée
Lorsque M.Hiam B. Otis, le ministre américain, acheta Canterville Chase, tout le monde lui dit qu’il commettait une folie car il ne faisait aucun doute que les lieux étaient hantés. En vérité, lord Canterville lui-même, homme pointilleux à l’excès sur les questions d’honneur, avait jugé de son devoir de mentionner le fait à M. Otis quand ils en étaient venus à discuter des conditions de vente.
Nous avons préféré ne pas y habiter nous-mêmes, dit lord Canterville, depuis que ma grand-tante,
la duchesse douairière de Bolton, a été prise d’une peur panique dont elle ne s’est jamais vraiment remise en voyant apparaître sur ses épaules deux mains de squelette pendant qu’elle s’habillait pour dîner, et il est de mon devoir de vous dire, M. Otis, que le fantôme a été vu par plusieurs membres vivants de ma famille, aussi bien que par le recteur de la paroisse, le révérend Auguste Dampier, diplômé de King’s College à Cambridge. Après ce malheureux accident survenu à la duchesse, aucun de nos jeunes domestiques n’a voulu rester avec nous, et lady Canterville a souvent bien peu dormi la nuit en raison des bruits mystérieux qui venaient des couloirs et de la bibliothèque.
Oscar WILDE, Le fantôme de Canterville, Gallimard jeunesse, coll « Folio junior », 1997
Folie ou clairvoyance
Johnny ne sut jamais vraiment pourquoi il s’était mis à voir les morts. D’après l’alderman (sorte de juge de paix en Angleterre), sans doute qu’il était trop flemmard pour s’en empêcher.
Chez la plupart des gens, le cerveau leur interdit de voir ce qui risquerait de les troubler, Il disait aussi qu’il était bien placé pour le savoir car il avait passé toute sa vie (1822-1906) à ne rien remarquer.
D’après Bloblotte Johnson, en théorie le meilleur ami de Johnny, c’était parce qu’il était dingue.
Mais pas d’après Pas-d’man, qui lisait des livres médicaux, c’était sûrement parce qu’il n’arrivait pas à fixer ses idées comme les gens normaux. Les gens normaux ignorent presque tout de ce qui se passe autour d’eux, si bien qu’ils peuvent se concentrer sur des choses importantes comme, disons, se lever, aller aux toilettes et vivre leur vie. Alors que Johnny, lui, il ouvrait les yeux le matin et recevait tout l’univers en pleine figure.
Pour Bloblotte, ça restait un truc de « dingue ».
N’importe comment, le résultat était là. Johnny voyait ce qui restait invisible à tout le monde.
Par exemple les morts qui se baladaient dans les cimetières.
Terry PRATCHETT, Johnny et les morts, Pocket Jeunesse, 1998
1. Lis ces quatre débuts de romans. Quels sont ceux que tu classes immédiatement dans le genre fantastique ? Justifie ta réponse en t’appuyant sur le vocabulaire employé, les lieux décrits, les types de personnages…
2. Textes 1 et 2
Ces textes décrivent chacun une situation qui ne semble pas particulièrement bizarre. Cependant, les auteurs ont glissé des indices (lieux, personnages…) qui permettent déjà de comprendre que quelque chose d’anormal se prépare. Relève ces indices et imagine oralement une suite possible pour ces textes.
PROPOSITIONS OUI NON
La nouvelle a son genre bien défini et n’est ni une légende, ni un conte, ni un roman réduit.
Le thème (libre ou imposé) est original et bien exploité.
Le titre est adéquat et ajoute du sens à l’intrigue sans en dévoiler la teneur de prime abord.
L’action démarre rapidement : les premières phrases accrochent le lecteur.
Les étapes du récit sont présentes : situation initiale, élément déclencheur/perturbateur, développement et chute finale.
Le nombre de personnages et de lieux est restreint.
La nouvelle n’est pas une histoire s’étendant sur une vie, ni même sur des années. La durée de l’action s’étale sur un laps de temps assez court : quelques minutes, une heure, une journée, une semaine… Rarement plus. (sauf flash back)
Les personnages sont crédibles (sauf dans le cas d’un récit fantastique) ; ils ont des traits de caractère vraisemblables décrits avec justesse mais seulement ceux essentiels au récit.
Une transformation psychologique s’est produite chez le personnage principal
ou peut se produire au cours de la nouvelle.
Le rythme du récit est rapide et concis. Il écarte les longs développements psychologiques et philosophiques.
Au travers de l’écriture, le récit crée une tension qui se détendra par la chute et transforme une anecdote en événement.
La chute – ouverte ou fermée – est imprévisible, surprenante, pertinente et cohérente.
Pour susciter l’intérêt du lecteur, il serait bénéfique de placer dans le texte des amorces et des indices, susceptibles d’annoncer la chute, et même des fausses pistes pour éloigner le lecteur de la finale réelle.
Le récit est littéraire : les ressources de la langue sont présentes pour créer des effets et des émotions afin de captiver le lecteur.
Le recours au flash-back permet de renforcer les effets et les émotions.
Le choix d’un point de vue narratif est effectué : récit, dialogue, monologue, ou alternés. Il sera laissé à la discrétion de l’auteur.
Les règles d’orthographe, de grammaire et de conjugaison sont respectées.
La structure des phrases est correcte.
Le vocabulaire est riche et précis. (recours aux synonymes pour éviter les répétitions).
La ponctuation est correcte.
La présentation du texte – claire, lisible et aérée – respecte le règlement du concours de nouvelles choisi (police de caractères, taille, interligne, marges, pagination, typographie…).
Merci pour cet effort colossal , en plus c ‘est un travail excellent ,ta récompense sera grande auprès du Seigneur le plus haut, j’espère
Merci Mon Ami
je ss pas prof de français , mais g apprécié ton travail et tes efforts, merci et bon continuaion
Merci pour votre encouragement
merci infiniment
Merci et bon courage
s v p donne des fieche 2 AS
شكرا جزيلا على هذا المجهود الجبار جزاك الله عنا خير الجزاء
بوركت
Merci infiniemnt inchalah kol harfe bi hasane
شكرااااااااااااااا ممكن مذكرات في الفرنسية سنة اولى ثانوي جذع مشترك اداب فيها كل دورس الفرنسية ارجووووووووك