مقالة فلسفية حول قيمة الشل في حياة الفرد هل يححق له انسانيته ام يقضي عليها؟
منقول من موقع فلسفة فرنسي
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Le sujet
Peut-on "se réaliser" dans le travail ?
Le corrigé
Introduction
"Les hommes travaillent généralement trop pour pouvoir encore rester eux-mêmes", note ةmile Cioran dans son livre Sur les cimes du désespoir, avant d’ajouter : "Estimer qu’on ne peut se réaliser autrement que par le labeur incessant – voilà une chose révoltante et incompréhensible." Alors, peut-on se réaliser dans le travail ? En effet, la notion de travail semble d’abord correspondre à toute activité demandant un effort, voire une souffrance. Le travail est bien "labeur" et d’ailleurs, son origine étymologique renvoie au terme latin tripalium, qui ne désigne rien de moins qu’un instrument de torture. En ce sens, on ne voit pas bien en quoi le travail permettrait de se réaliser : au contraire, la plupart des hommes ne semblent travailler que parce qu’ils y sont contraints. Il faut bien travailler pour vivre, mais le travail lui-même n’est pas une vie, d’autant moins lorsqu’on travaille à l’usine : là, les hommes semblent réduits à des machines et comme déshumanisés.
Et finalement, c’est seulement durant ses heures de loisirs qu’on peut enfin se réaliser. Pourtant, comment se réaliser ? Qu’est-ce que "se réaliser" ? Si le travail peut demander des efforts, il vise toujours à produire un résultat – qu’il s’agisse d’un objet matériel, d’une idée ou d’un savoir-faire. Or, réaliser signifie bien créer, faire exister, rendre réel quelque chose : ainsi, on peut "réaliser ses rêves" ou ses projets, en les faisant passer de l’état de simples idées à la réalité. Dans ce sens, toute réalisation demande du travail et surtout, la réalisation de soi : le travail par lequel nous pouvons nous rendre utile ne permet-il pas de donner un sens à notre vie ? Surtout, n’est-ce pas par son travail, parce qu’on fait, que l’on peut devenir ce qu’on est ? Un artiste doit bien travailler pour créer ses œuvres et devenir ainsi un artiste. Ainsi, le travail permet-il à l’homme de se produire lui-même en tant qu’homme et en tant qu’individu ? Ou au contraire, est-il un obstacle à la réalisation de soi ?
I – Le travail déshumanise l’homme : il est un obstacle à la réalisation de soi
A – Nous travaillons d’abord parce que nous y sommes contraints. Nous n’avons pas le choix : il faut travailler pour vivre et pouvoir satisfaire ses besoins : manger, se loger, etc. Par lui-même, le travail ne semble avoir aucun intérêt, d’autant plus qu’il est pénible : il n’est qu’un moyen dont on se passerait volontiers. D’ailleurs, c’est ce que montre la Genèse, quand Dieu dit à Adam : "ہ la sueur de ton visage tu mangeras ton pain." Ce récit suggère que la condition normale de l’homme, conforme à sa nature et propre à son bonheur consisterait plutôt à ne pas travailler, comme le décrit sa situation dans le jardin d’ةden avant le péché.
B – En général, nous travaillons en attendant le "loisir" du week-end qui, par définition, est le temps "libre" ou libéré du travail, au cours duquel on peut enfin se consacrer à des activités qu’on a choisies et grâce auxquelles on réalise – enfin – ses propres buts. C’est ainsi que dans La Politique, Aristote affirme que "la fin pour la guerre, c’est la paix, pour la besogne, c’est le loisir". D’ailleurs, c’est aux esclaves – sous-hommes ou inhumains – que les Grecs de l’Antiquité réservaient le travail utile, lié à la satisfaction des besoins : le travail n’est pas digne de l’homme, qui ne peut se réaliser que dans des activités lui permettant de dépasser sa condition animale, comme la politique ou la philosophie.
C – Mais le temps qu’on doit consacrer au travail empêche aussi chaque individu de se réaliser. En ce sens, on prétend souvent faire un travail "alimentaire" : d’une part, cela signifie qu’il ne sert qu’à satisfaire ses besoins – et ne permet de rien produire. D’autre part et surtout, le travail "alimentaire" est celui auquel on refuse d’être réduit, identifié, et dans lequel on ne se reconnaît pas. Autrement dit, le temps que nous passons à travailler pour vivre nous empêche d’exister : vivre, c’est satisfaire ses besoins biologiques comme un animal ou même une plante peuvent le faire. Exister, qui devrait être le propre de l’homme, c’est donner un sens à sa vie.
(Transition) Le travail déshumanise l’homme en général – et Aristote lui-même rêvait déjà du temps où les machines pourraient enfin remplacer les esclaves eux-mêmes pour faire la sale besogne. Pourtant, n’est-il pas vrai que le bricoleur du dimanche travaille pendant son week-end ? Nous pouvons donc aussi choisir de nous consacrer au travail, y compris pendant nos loisirs. Alors, pourquoi travailler quand on n’en a plus besoin pour gagner sa vie ? N’est-ce pas un moyen de "se réaliser" ?
II – Le travail humanise l’homme : il est le moyen de la réalisation de soi
A – Le temps libre ne consiste pas forcément à ne rien faire – farniente : le loisir ne désigne pas la fin du travail, mais la fin du travail contraint par les nécessités de la vie. La politique ou la philosophie auxquelles l’homme libre de la Grèce consacre ses loisirs exigent bien un travail et des efforts – même intellectuels. Pour Aristote, ce n’est pas vraiment le fait de travailler qui distingue la vie "laborieuse" de la vie de loisir : c’est de travailler "en vue de quelque fin qu’on ne possède pas". En bref, le loisir permet de choisir ce à quoi on travaille. Mais le loisir n’est pas l’oisiveté. D’ailleurs, pourrait-on réaliser quoi que ce soit – et se réaliser soi-même – sans rien faire ?
B – C’est bien le travail qui humanise l’homme : si le propre de l’homme consiste à dépasser sa condition animale, c’est grâce au travail qu’il y parvient. D’abord, en transformant le monde qui l’entoure, il se rend indépendant de la nature et produit un monde de la culture proprement humain. Ensuite, par la discipline qu’il s’impose, par les connaissances théoriques et le savoir-faire que requiert tout travail, il développe ses capacités humaines. De même que l’enfant ne peut devenir en acte l’adulte qu’il est en puissance que grâce à l’éducation, de même, l’humanité de l’homme ne se réalise que grâce à son travail.
C – C’est ainsi que chacun de nous se réalise : même si l’on croit avoir une "vocation", il faut bien travailler pour devenir ce que l’on est. C’est en ce sens que Sartre écrit dansL’existentialisme est un humanisme : "Il n’y a pas de génie autre que celui qui s’exprime dans des œuvres d’art : le génie de Proust, c’est la totalité des œuvres de Proust." Si Proust n’avait rien écrit, il ne serait jamais devenu un "grand" écrivain – ni même un écrivain tout court. Il faut travailler, produire une œuvre par son travail pour faire exister les caractéristiques qui nous sont propres – qualités, talent, génie, etc. Il ne suffit pas de se voir "déjà en haut de l’affiche".
(Transition) ہ vrai dire, on ne peut se réaliser que dans le travail. Mais alors, si c’est bien par son travail que l’homme s’humanise et que l’individu trouve le moyen de sa réalisation personnelle, pourquoi pouvons-nous avoir le sentiment de perdre notre temps dans un travail "alimentaire", en attendant le week-end ?
III – Le travail humanise l’homme, mais son organisation sociale le déshumanise
A – Tout le monde n’a pas la chance d’être un artiste. C’est qu’on n’est pas le seul à travailler : il existe une organisation sociale liée à la division du travail. Chacun se spécialise dans unmétier particulier : boulanger, ouvrier, cadre. Certes, cette répartition des tâches permet de satisfaire plus efficacement les besoins de la société. Mais comme le montre Marx, l’individu se trouve "réduit" à son métier, c’est-à-dire à son utilité sociale : il n’est que boulanger, ouvrier ou même cadre. Or, chacun d’entre nous a le sentiment d’être autre chose et bien plus que son métier. C’est Le Blues du businessman : "J’aurais voulu être un artiste", ou plutôt, je me sens aussi artiste – et d’autres choses encore.
B – Pourtant, être utile – et se sentir utile – à la société, n’est-ce pas une manière de donner du sens à son existence ? Sauf que ce sont bien souvent les métiers les plus "utiles" qui sont les moins valorisés : tout le monde a besoin d’un plombier, d’un garagiste ou d’un éboueur, mais personne ne trouve ces métiers valorisants. C’est bien ce que signifie l’expression "il n’y a pas de sot métier", assez hypocrite d’ailleurs : "pas sot", dans la mesure où c’est toujours utile, mais "sot" quand même, dans la mesure où ce sont des métiers plutôt indignes qui dévalorisent l’individu aux yeux des autres et de lui-même. On préfère être un artiste ou un footballeur – alors que l’utilité de ces métiers est moins évidente.
C – La division du travail réduit donc les individus à leurs classes sociales. Selon Marx, c’est d’autant plus vrai dans la division "capitaliste" du travail, où l’employeur possède tout, tandis que le travailleur ne possède rien et se déshumanise : sa tâche spécialisée dans un travail à la chaîne le réduit à l’état de machine sans intelligence, et le produit de son travail ne lui appartient pas – c’est par exemple pour son patron qu’il fabrique des voitures. Il ne se reconnaît donc en rien dans son travail – ni en tant qu’homme, ni en tant qu’individu.
Conclusion
Au fond, on ne peut se réaliser que dans le travail : c’est par le travail que les hommes ont pu créer un monde proprement humain pour se distinguer du reste de la nature. Et c’est par son travail, par ce qu’il fait et ce qu’il produit que l’individu peut donner sens à son existence. Mais l’organisation du travail qui s’inscrit dans la vie en société impose bon nombre de contraintes qui retirent au travail ses vertus essentielles. Toute la question est de savoir si et comment on peut organiser la société pour que personne ne soit réduit à des sots métiers alimentaires.
Peut-on "se réaliser" dans le travail ?
Le corrigé
Introduction
"Les hommes travaillent généralement trop pour pouvoir encore rester eux-mêmes", note ةmile Cioran dans son livre Sur les cimes du désespoir, avant d’ajouter : "Estimer qu’on ne peut se réaliser autrement que par le labeur incessant – voilà une chose révoltante et incompréhensible." Alors, peut-on se réaliser dans le travail ? En effet, la notion de travail semble d’abord correspondre à toute activité demandant un effort, voire une souffrance. Le travail est bien "labeur" et d’ailleurs, son origine étymologique renvoie au terme latin tripalium, qui ne désigne rien de moins qu’un instrument de torture. En ce sens, on ne voit pas bien en quoi le travail permettrait de se réaliser : au contraire, la plupart des hommes ne semblent travailler que parce qu’ils y sont contraints. Il faut bien travailler pour vivre, mais le travail lui-même n’est pas une vie, d’autant moins lorsqu’on travaille à l’usine : là, les hommes semblent réduits à des machines et comme déshumanisés.
Et finalement, c’est seulement durant ses heures de loisirs qu’on peut enfin se réaliser. Pourtant, comment se réaliser ? Qu’est-ce que "se réaliser" ? Si le travail peut demander des efforts, il vise toujours à produire un résultat – qu’il s’agisse d’un objet matériel, d’une idée ou d’un savoir-faire. Or, réaliser signifie bien créer, faire exister, rendre réel quelque chose : ainsi, on peut "réaliser ses rêves" ou ses projets, en les faisant passer de l’état de simples idées à la réalité. Dans ce sens, toute réalisation demande du travail et surtout, la réalisation de soi : le travail par lequel nous pouvons nous rendre utile ne permet-il pas de donner un sens à notre vie ? Surtout, n’est-ce pas par son travail, parce qu’on fait, que l’on peut devenir ce qu’on est ? Un artiste doit bien travailler pour créer ses œuvres et devenir ainsi un artiste. Ainsi, le travail permet-il à l’homme de se produire lui-même en tant qu’homme et en tant qu’individu ? Ou au contraire, est-il un obstacle à la réalisation de soi ?
I – Le travail déshumanise l’homme : il est un obstacle à la réalisation de soi
A – Nous travaillons d’abord parce que nous y sommes contraints. Nous n’avons pas le choix : il faut travailler pour vivre et pouvoir satisfaire ses besoins : manger, se loger, etc. Par lui-même, le travail ne semble avoir aucun intérêt, d’autant plus qu’il est pénible : il n’est qu’un moyen dont on se passerait volontiers. D’ailleurs, c’est ce que montre la Genèse, quand Dieu dit à Adam : "ہ la sueur de ton visage tu mangeras ton pain." Ce récit suggère que la condition normale de l’homme, conforme à sa nature et propre à son bonheur consisterait plutôt à ne pas travailler, comme le décrit sa situation dans le jardin d’ةden avant le péché.
B – En général, nous travaillons en attendant le "loisir" du week-end qui, par définition, est le temps "libre" ou libéré du travail, au cours duquel on peut enfin se consacrer à des activités qu’on a choisies et grâce auxquelles on réalise – enfin – ses propres buts. C’est ainsi que dans La Politique, Aristote affirme que "la fin pour la guerre, c’est la paix, pour la besogne, c’est le loisir". D’ailleurs, c’est aux esclaves – sous-hommes ou inhumains – que les Grecs de l’Antiquité réservaient le travail utile, lié à la satisfaction des besoins : le travail n’est pas digne de l’homme, qui ne peut se réaliser que dans des activités lui permettant de dépasser sa condition animale, comme la politique ou la philosophie.
C – Mais le temps qu’on doit consacrer au travail empêche aussi chaque individu de se réaliser. En ce sens, on prétend souvent faire un travail "alimentaire" : d’une part, cela signifie qu’il ne sert qu’à satisfaire ses besoins – et ne permet de rien produire. D’autre part et surtout, le travail "alimentaire" est celui auquel on refuse d’être réduit, identifié, et dans lequel on ne se reconnaît pas. Autrement dit, le temps que nous passons à travailler pour vivre nous empêche d’exister : vivre, c’est satisfaire ses besoins biologiques comme un animal ou même une plante peuvent le faire. Exister, qui devrait être le propre de l’homme, c’est donner un sens à sa vie.
(Transition) Le travail déshumanise l’homme en général – et Aristote lui-même rêvait déjà du temps où les machines pourraient enfin remplacer les esclaves eux-mêmes pour faire la sale besogne. Pourtant, n’est-il pas vrai que le bricoleur du dimanche travaille pendant son week-end ? Nous pouvons donc aussi choisir de nous consacrer au travail, y compris pendant nos loisirs. Alors, pourquoi travailler quand on n’en a plus besoin pour gagner sa vie ? N’est-ce pas un moyen de "se réaliser" ?
II – Le travail humanise l’homme : il est le moyen de la réalisation de soi
A – Le temps libre ne consiste pas forcément à ne rien faire – farniente : le loisir ne désigne pas la fin du travail, mais la fin du travail contraint par les nécessités de la vie. La politique ou la philosophie auxquelles l’homme libre de la Grèce consacre ses loisirs exigent bien un travail et des efforts – même intellectuels. Pour Aristote, ce n’est pas vraiment le fait de travailler qui distingue la vie "laborieuse" de la vie de loisir : c’est de travailler "en vue de quelque fin qu’on ne possède pas". En bref, le loisir permet de choisir ce à quoi on travaille. Mais le loisir n’est pas l’oisiveté. D’ailleurs, pourrait-on réaliser quoi que ce soit – et se réaliser soi-même – sans rien faire ?
B – C’est bien le travail qui humanise l’homme : si le propre de l’homme consiste à dépasser sa condition animale, c’est grâce au travail qu’il y parvient. D’abord, en transformant le monde qui l’entoure, il se rend indépendant de la nature et produit un monde de la culture proprement humain. Ensuite, par la discipline qu’il s’impose, par les connaissances théoriques et le savoir-faire que requiert tout travail, il développe ses capacités humaines. De même que l’enfant ne peut devenir en acte l’adulte qu’il est en puissance que grâce à l’éducation, de même, l’humanité de l’homme ne se réalise que grâce à son travail.
C – C’est ainsi que chacun de nous se réalise : même si l’on croit avoir une "vocation", il faut bien travailler pour devenir ce que l’on est. C’est en ce sens que Sartre écrit dansL’existentialisme est un humanisme : "Il n’y a pas de génie autre que celui qui s’exprime dans des œuvres d’art : le génie de Proust, c’est la totalité des œuvres de Proust." Si Proust n’avait rien écrit, il ne serait jamais devenu un "grand" écrivain – ni même un écrivain tout court. Il faut travailler, produire une œuvre par son travail pour faire exister les caractéristiques qui nous sont propres – qualités, talent, génie, etc. Il ne suffit pas de se voir "déjà en haut de l’affiche".
(Transition) ہ vrai dire, on ne peut se réaliser que dans le travail. Mais alors, si c’est bien par son travail que l’homme s’humanise et que l’individu trouve le moyen de sa réalisation personnelle, pourquoi pouvons-nous avoir le sentiment de perdre notre temps dans un travail "alimentaire", en attendant le week-end ?
III – Le travail humanise l’homme, mais son organisation sociale le déshumanise
A – Tout le monde n’a pas la chance d’être un artiste. C’est qu’on n’est pas le seul à travailler : il existe une organisation sociale liée à la division du travail. Chacun se spécialise dans unmétier particulier : boulanger, ouvrier, cadre. Certes, cette répartition des tâches permet de satisfaire plus efficacement les besoins de la société. Mais comme le montre Marx, l’individu se trouve "réduit" à son métier, c’est-à-dire à son utilité sociale : il n’est que boulanger, ouvrier ou même cadre. Or, chacun d’entre nous a le sentiment d’être autre chose et bien plus que son métier. C’est Le Blues du businessman : "J’aurais voulu être un artiste", ou plutôt, je me sens aussi artiste – et d’autres choses encore.
B – Pourtant, être utile – et se sentir utile – à la société, n’est-ce pas une manière de donner du sens à son existence ? Sauf que ce sont bien souvent les métiers les plus "utiles" qui sont les moins valorisés : tout le monde a besoin d’un plombier, d’un garagiste ou d’un éboueur, mais personne ne trouve ces métiers valorisants. C’est bien ce que signifie l’expression "il n’y a pas de sot métier", assez hypocrite d’ailleurs : "pas sot", dans la mesure où c’est toujours utile, mais "sot" quand même, dans la mesure où ce sont des métiers plutôt indignes qui dévalorisent l’individu aux yeux des autres et de lui-même. On préfère être un artiste ou un footballeur – alors que l’utilité de ces métiers est moins évidente.
C – La division du travail réduit donc les individus à leurs classes sociales. Selon Marx, c’est d’autant plus vrai dans la division "capitaliste" du travail, où l’employeur possède tout, tandis que le travailleur ne possède rien et se déshumanise : sa tâche spécialisée dans un travail à la chaîne le réduit à l’état de machine sans intelligence, et le produit de son travail ne lui appartient pas – c’est par exemple pour son patron qu’il fabrique des voitures. Il ne se reconnaît donc en rien dans son travail – ni en tant qu’homme, ni en tant qu’individu.
Conclusion
Au fond, on ne peut se réaliser que dans le travail : c’est par le travail que les hommes ont pu créer un monde proprement humain pour se distinguer du reste de la nature. Et c’est par son travail, par ce qu’il fait et ce qu’il produit que l’individu peut donner sens à son existence. Mais l’organisation du travail qui s’inscrit dans la vie en société impose bon nombre de contraintes qui retirent au travail ses vertus essentielles. Toute la question est de savoir si et comment on peut organiser la société pour que personne ne soit réduit à des sots métiers alimentaires.
Gilles Vervisch, professeur de philosophie
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