Le ministère de l’Education tourne le dos aux syndicats
Niet ! Le ministère de l’Education nationale ne veut plus entendre parler des problèmes socioprofessionnels des travailleurs du secteur. Il l’a fait savoir clairement aux syndicats autonomes.
Ces derniers sont priés d’abandonner leurs principales revendications qui sont la révision du nouveau régime indemnitaire, la gestion des œuvres sociales et la médecine du travail. «Le secrétaire général du ministère nous a déclaré clairement que le ministère de l’Education ne s’occupe plus des problèmes socioprofessionnels des enseignants et qu’il ne prend en charge que le côté pédagogique», affirme le Cnapest dans un communiqué rendu public hier. Tous les dossiers ouverts par les syndicats et qui ont été à l’origine de la perturbation de l’année scolaire 2024-2016 seront désormais fermés. C’est en somme ce qu’a expliqué le secrétaire général du ministère, Boubekeur Khaldi, aux membres du bureau national du Cnapest quand il les a reçus, le 28 septembre dernier.
«Sur la question du régime indemnitaire, le représentant du ministère a affirmé que le gouvernement a promulgué le texte et il n’est pas prêt à le réviser. Pour la question de la médecine du travail, il a affirmé que le gouvernement ne veut plus d’une médecine spécifique à la Fonction publique, d’autant que l’accès aux soins est gratuit pour tous les Algériens. Concernant la gestion des œuvres sociales, le SG du ministère a affirmé que le gouvernement a pris en charge ce dossier et s’il demande des consultations, le ministère informera les syndicats», explique le bureau national du Cnapest dans son compte rendu de la réunion avec les représentants du ministère.
La tutelle, ajoute encore le Cnapest, ferme également les portes du dialogue sur la retraite après 25 ans de service et les primes spécifiques pour les enseignants du Sud, des Aurès et d’Essaoura. Une désillusion pour les syndicats autonomes qui croyaient que leurs revendications seraient satisfaites, surtout après la mise en place, fin 2024, de trois commissions mixtes chargées d’étudier les dossiers en question. Réagissant à ce revirement dans la position du ministère de l’Education, le Cnapest crie à «la provocation». «Si le ministère ne s’occupe pas des problèmes socioprofessionnels de ses travailleurs, qui c’est qui les prendra en charge ? Nous avons demandé au SG du ministère de nous désigner clairement un interlocuteur avec qui nous pourrons poursuivre le dialogue autour des revendications des enseignants», a déclaré Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest.
Selon lui, la position du ministère «est synonyme de la fermeture des portes du dialogue devant les représentants légitimes des travailleurs». Messaoud Boudiba affirme, dans ce sens, que le Cnapest ne baissera pas les bras et ne laissera pas tomber ses revendications. «Le ministère veut nous pousser à l’erreur, mais nous sommes vigilants. Le conseil national du Cnapest a soumis ce rapport à la base pour examen. Nous avons demandé aux responsables locaux de faire une évaluation approfondie de la réponse du ministère. Et notre réponse aura lieu. Elle sera bien étudiée», indique-t-il, en précisant que le conseil national du Cnapest tiendra une nouvelle réunion à la fin du mois en cours pour adopter la démarche à suivre.